vendredi 31 décembre 2010

Damas ville ouverte. (c'est le titre d'un dossier que j'ai rendu en licence)

(Lire en premier l'article de dessous, Noël en syrie)


Après deux bonnes heures de bus en plein cagnard au milieu du désert on arrive à Damas. Accompagnés par le frère de Rafat, qui va nous loger. Quartier populaire loin du centre ville, voisin du dernier quartier Palestinien de la ville. On part visiter la ville. Mini bus pourris jusqu'au centre. Arrivée dans les souks, contrefaçons de maillots de tous les clubs européens, mais malgré mes demandes impossible de trouver un maillot syrien. Boutiques de bijoux, de narghileh ou l'on peu composer le sien comme on veut. Choix du réservoir, du tuyaux, de l'embout. J'hésite un peu mais avec mon petit sac je vais galérer.
Arrivée dans le passage qui mène à la grande mosquée, souk couvert par un toit noir, énormément de boutiques de souvenirs et beaucoup de touristes. Vingt cinq sortes de keffieh différents. J'en achète deux, un classique, palestinien, rouge. J'ai appris y'a pas longtemps que chaque couleur correspondait au départ à un parti, le noir pour le Fatah, rouge FPLP et le vert pour le Hamas, même si je n'en avais jamais vu avant Damas. Et un autre syrien, rouge aussi mais très différent de l'autre.
La mosquée Omeyade, enfin, depuis le temps que j'en entends parler. Je me rappelle de ce dossier rendu en L3. La deuxième plus ancienne mosquée de l'Islam après celle du rocher à Jérusalem. Finie en 715, moins de 100 ans après l'égire. Elle a servi de modèle pour énormément de mosquées dans le monde.
On entre dans la grande cour. Magnifique. Trois minarets, et trois coupoles. On bloque 5 minutes, ca fait bizarre d'être là. Balade sur le carrelage brillant qui recouvre tout le sol. Puis la grande salle de prière, la tombe du prophète Yahya (je sais pas qui c'est pour le moment), et une gigantesque coupole de plus de 45 mètres de haut. Beaucoup de fidèles en prières et beaucoup de touristes accrochés à leur Lonely Planet. Passage dans la salle Al-Hussein, notre guide nous attends dehors, il est sunnite et ne veut pas rentrer. Dans la salle se trouve la tête d'Hussein, fils d'Ali, martyr pour les chiites. Ils viennent du monde entier en pèlerinage pour voir le mausolée ou est placé sa tête. Groupe d'iraniennes toutes en noir qui pleurent comme si il était mort hier, puis se mettent à chanter en marquant le rythme. En m'approchant je m'appercois qu'elles ne frappent pas dans leurs mains mais sur elles, leurs têtes, leurs poitrines, toujours en pleurs. C'est leur manière de célébrer le martyr et c'est quand même super impressionnant. J'hésite mais prend quand même une vidéo rapide, je pense pas revoir ça souvent. On ressort de là un peu secoué.
Sortie de la mosquée, on se dirige vers la tombe de Saladin dont le mausolée se trouve à coté. C'est fermé, on ne verra que l'extérieur qui ne présente pas grand intérêt. Mais bon c'est quand même Saladin, l'homme qui à repris Jérusalem au chrétiens. De l'autre coté il y'a une statue équestre de lui. Elle est plutôt classe.
La nuit tombe, on monte sur la montagne qui surplombe la ville. Narghileh et bière syrienne (pas top d'ailleurs) devant Damas illuminée, traversée par une autoroute qui passe au milieu de la ville. C'est méchamment pollué ici, plus que Beyrouth, j'ai plus d'odorat depuis qu'on est arrivé. Quand tu commence à te moucher noir, vraiment noir je veux dire, tu te dis que passer une vie ici doit être quand même assez hard.
Le lendemain matin on se ballade dans la vieille ville puis pause dans un parc, c'est bon de se retrouver sur l'herbe, c'est ce qui manque à Beyrouth les espaces verts. Derrière nous un immense drapeau syrien en haut d'un mat de cinquante mètres. On le voit de super loin, ici ça rigole pas avec le nationalisme.
L'aprem c'est Hammam, dans la vieille ville. Que des syriens, on est plutôt contents d'avoir évité les trucs de touristes. Pour moins de 5 dollars se retrouve dans un hammam traditionnel, construit par les turcs seldjoukides. L'humidité fait du bien, on s'assoit sur les mosaïques en s'envoyant de pleines bassines d'eau brulantes sur la tronches. Plusieurs alcôves autour de la pièce principale. Certaines plus fraiches, d'autres intenables de chaleur et pleine de vapeur. On reste là une bonne heure, énormes savons à l'huile d'olive qui font la peau douce. En sortant on se retrouve emmitouflés sous plusieurs couches de tissus. J'ai l'air super con avec ma serviette rose sur la tête, mais on savoure un pur thé en séchant assis sur les canapés. C'était juste royal, il me tarde de retourner à Damas juste pour ca. La nuit est tombée quand je repars à Beyrouth, à 6 dans une énorme Chevrolet sortie des « Affranchis ». De retour chez moi fatigué mais heureux. C'était un noël original. Pour le nouvel an je sais pas encore, on verra bien.

Noël en Syrie.

Les fêtes, période particulière à l'étranger. La plupart des français sont au pays, les libanais sont en famille, et les quelques français qui comme moi sont restés là sont sensibles au coup de blues. Noël c'est le moment en famille, les retrouvailles, partager un repas avec tout le monde. La galère des cadeaux achetés dans la nuit qui tombe tôt, le marché de Noël au Capitole, avec le stand de charcuterie ou j'achète un assortiment tous les ans et les aligots-saucisses-vin chaud partagés avec les potes tellement emmitouflés dans leurs écharpes que ne dépassent que leurs nez.
Le manque se fait sentir. Les parents, ma frangine et son keum, Nadine, Dominique et les filles que je vois pas souvent même en France. Le sourire des petits devant le sapin pendant qu'on lutte avec la gueule de bois...
Puis le nouvel an, qui bien que beaucoup trop prévue pour être vraiment mythique est la soirée qu'on prépare avec les potes, ou on s'organise, on ritualise l'amitié en quelques sorte. Flash de l'an dernier, Marion et Paul à la gratte et les scandales de la rue ses Quêteurs.
Bref, pas facile facile d'être loin de la Garonne pour les fêtes. Tout le monde me manque méchamment. Aucune envie de me retrouver tout seul à Beyrouth à cogiter et travailler sur ma nouvelle le soir de Noël. Sylvain à un plan, partir en Syrie dans la famille d'un de ses collocs, Abdel Salam qui vit au sud du pays presque à la frontière Jordanienne. Hors des routes touristiques et des grandes villes Damas et Alep. Alors on trace, le 24 décembre dans l'aprem, en tee-shirt dans Beyrouth écrasée de chaleur c'est le départ. On traverse l'anti-liban, la chaine de montagne qui sépare les deux pays dans un mini-bus affrété par les habitants du village qui vivent à Beyrouth. Plusieurs heures de routes avant que le taxi nous pose devant une maison un peu à l'écart de l'agglomération, au milieu des champs d'oliviers. Il fait nuit noire pendant qu'on décharge nos sacs et arrive une petite gamine haute comme trois pommes dans un pyjama rose. Elle me tape dans la main. « A Salam Aleikoum ». Je me concentre pour pas laisser la pensée de mes neveux monter en moi et lui rends sont salut avec le meilleur arabe dont je suis capable. « A maleikoum Salam. »
On s'installe dans le salon, tapis et nombreux coussins sur lesquelss on s'affalent avec les cousins d'Abdel Salam et ses petits frères qui égrainent le nom de tous les footballeurs français qu'ils connaissent. Zizou a biensur leur préférence, et apprenant que Sylvain habite à Lyon lui demande si il connait Karim Benzema. Le foot et un langage international. Repas de fou pris en tailleur sur la tapis, on mange à se faire péter le bide, puis un thé bien chaud avant de dormir.
Le lendemain on boit le café devant la maison au soleil. Quelques jongles avec les gamins, longtemps que j'ai pas touché le ballon, je rouille. Un de frères, douze ans, à déjà un pied gauche plus soyeux que ne le sera jamais mon pied droit. On part faire le tour de village, les familles chrétiennes reçoivent pour Noël, on s'arrête dans toutes les maisons, cafés, gâteaux, thé et sourires. On doit être parmi les premiers occidentaux à passer dans le coin. On s'arrête à la terrasse d'une maison ou son rassemblés plusieurs hommes âgés, le keffieh sur la tête et le narghileh posé à leurs pieds. On s'assoit et Sylvain commence à discuter. Moins de 20 secondes après une phrase fuse et ils se lèvent tous pour partir. Je comprends qu'il s'est passé quelque chose. Sylvain m'explique plus tard qu'en apprenant qu'on est français un des vieux à dit « C'est avec des armes françaises qu'Israël à fait la guerre à la Syrie. ». On maudit tous les deux Marcel Dassaut et ses avions de chasse ainsi que Gouraud et le mandat français qui facilitent pas le contact. Plus tard en discutant avec avec le père d'un autre colloc de Sylvain on nous dira « Vous n'êtes pas responsables de l'occupation française, c'est du passé, et il faut faire la différence entre les gens et ceux qui les gouvernent. ».
L'aprem on va à la fête de l'école du village, on saisit pas bien pourquoi. On se retrouve assis au milieux de tous les gamins et des parents devant une pièce de théâtre que je ne comprends pas. Quand on essaye de sortir on nous explique que non, les français doivent rester à l'intérieur. Plus tard on apprend que pendant ce temps là dehors Abdel Salam et un autre mec se sont battus dehors pour une histoire de fille qu'on comprend pas vraiment. Retour chez Abdel Salam pour là soirée avec tous ses potes et le boulet du village tout content de nous montrer la croix gammée dessinée au stylo sur sa main sous le regard affligé des autres qui s'excuse dès qu'il est parti.
Le lendemain on se rend dans la ville d'a coté pour aller voir un autre des collocs de Sylvain, Rafat. A nouveaux reçus dans la famille, rencontre avec le père, l'oncle et tous les cousins. A nouveaux repas de fou et on mesure à quel point l'hospitalité et une valeur forte ici, on est accueillis comme des rois, j'oublierais jamais ça. On peut rien toucher, rien faire, même pas empiler les assiettes à la fin du repas ou plier nos couvertures le matin. Les invités ne doivent surtout rien avoir a faire.
Road trip à trois sur des motos chinoises dans la campagne. Easy Rider syrien. Jusqu'à une vallée ou la famille cultive oliviers et orangers. C'est magnifique, trouée verte au milieux du paysage aride. On mange les fruits direct sur l'arbre. C'est que du bonheur. Je mitraille le paysage alentour pendant qu'on m'explique que la rivière qui prend sa source ici va jusqu'en Palestine (car ici on ne dit jamais Israël). Ils roulent comme des barjots, mais on est encore un peu trop occidental pour qu'on nous laisse conduire. Couché de soleil au bord d'un lac artificiel, réservoir d'eau pour les cultures. La nuit est belle et on fait un tour dans le village. Pause au cyber-café tenu par un cousin. Thé et narghileh. Demain on part à Damas, j'ai kiffé le séjour, mais je peux pas m'empêcher de remarquer qu'on n'a vu aucune femme, jamais, hors mis la petite soeur d'Abdel Salam. Toujours arrangé pour qu'on ne croise ni soeurs, ni mères. La bouffe, le café et le thé arrivent comme par magie. Je sais bien que c'est dans la culture mais j'ai quand même du mal avec ça...

mardi 21 décembre 2010

Kadisha, la vallée sainte.

Saturation de Beyrouth, pollution, chaleur, bruit... Envie de frais, d'air, de nature et de calme. La meilleure pote de Sylvain est là pour quelques jours, c'est l'occasion d'aller dans la montagne ce week end.
Samedi soir on mange chez Sylvain, à Khaldé à perpette dans la banlieue sud. Drapeaux du Hezb dans la rue et ses huit collocs syriens qui découvrent la bouffe française. Osso Bouco à l'agneau car pas trouvé de boeuf et crèpes au Nutella. On finit la soirée à Hamra ce qui me permet de voir l'ambassadeur d'Australie sortir bien torché du bar et tituber jusqu'à sa voiture avec chauffeur, belle rigolade.
Trois heures de sommeil et le lendemain je suis d'une sale humeur en rejoignant les autres. Bus jusqu'à Tripoli, je somnole plus ou moins pendant le trajet. Changement de bus et on monte dans la montagne jusqu'à Bécharré, la ville située au fond de La vallée de la Kadisha. Cette vallée est blindée de monastères et d'églises à moitié troglodytes. C'est ici que se réfugient les chrétiens à chaque fois que ca craint pour eux, ce qui arrive régulièrement depuis le début du christianisme. La vallée est super encaissée, difficile d'accès, ils la tiennent depuis 2000 ans et vu le terrain ca n'a rien d'étonnant. Même l'armée syrienne qui à occupé le Liban 30 ans n'a jamais réussi à prendre pied ici. Discussion sur le sujet avec Sylvain, on évoque la Sierra Maestra et « Révolution dans la révolution » Régis Debray. Ca m'évite de penser à la route mouillée qui serpente le long du précipice pendant que le chauffeur téléphone et se retourne vers nous pour nous convaincre d'aller bouffer dans le resto d'un de ses potes. C'est chiant d'avoir peur du vide.


Arrivée à Bécharée, ville de naissance de Khalil Gibran (écrivain, peintre et sculpteur libanais) et fief des Forces Libanaises. Il fait super froid, il tombe de la neige fondue avec le brouillard on y voit comme à travers un pelle. Enfin de retour dans mon élément: l'hiver. Je cavale hors du bus pour faire une boule de neige et la balancer dans la face de Sylvain. Ca me manquait. On passe l'aprem au resto, bien calés près de la cheminée. De toute façon vu le temps on peut pas faire grand chose.
Le lendemain c'est grand soleil, montagnes enneigées sur fond de ciel bleu en prenant le petit dèj sur la terrasse de l'auberge. Grandiose. Motivation et on part voir les cèdres, situés au dessus de la ville. A pied histoire de faire du sport. Bonne ballade de deux heures dans la montagne libanaise.
Les cèdres sont là, le peu qu'il en reste, un bosquet entouré par des grilles. Patrimoine mondial de l'humanité, super protégé. Couper un cèdres ca vaut 5 ans fermes ici. Les arbres sont magnifiques, c'est triste qu'il y'en ai si peu, en venant au Liban je m'attendais à des forêts de grands cèdres. C'est plus vraiment çà. Au moins je les ai vu, je pourrais le dire quand on me poseras la question sur Facebook: « Alors t'as vu des cèdres? ». Oui j'en ai vu. Discussion avec un vieux qui nous montre l'ancienne caserne française ou De Gaulle à dormi il y'a longtemps. « Grand homme monsieur De Gaulle! » on acquiesce et je garde mes réflexions de gauchiste pour moi en me concentrant sur le café qui fume dans ma main.
Plus loin sur la montagne on distingue les remontées mécaniques qui ne tournent pas encore. Les pistes ont l'air pas mal et y'a quelques couloirs qui ont l'air bien sympas. Je regarde Sylvain dont les yeux brilles en regardant les télésièges, je dois avoir les mêmes. En redescendant on jette un oeil au boutiques de location. Le matos est bien old school, mais j'appercois une paire de Bandit flambant neuve derrière le comptoir. Je passe la main sur les carres, affutées comme des rasoirs. Belle promesse pour les week ends a venir. 

mardi 14 décembre 2010

Quelques photos...



Bourj Hammoud, quartier arménien de Beyrouth.





Depuis le toit de mon immeuble.




 Tripoli.


 Tripoli.




Forn el Shebbak.



Poême sur les murs de Gemmayzé.



Beyrouth dans la tempête...

J'étais pas sûr que cela viendrais. Les jours défilaient sans la moindre goutte de pluie, il faisait toujours chaud, même au coeur de la nuit. Puis ce week-end c'est venu d'un coup. Enormes orages sur Beyrouth, la température qui chute brusquement et des éclairs partout. Le ciel qui vire au blanc pendant quelques secondes. Il pleut des cordes pendant deux jours, sans jamais s'arrêter, comme si toute la pluie de l'automne tombait en 48 heures. Le vent est super violent, la pluie bat sur les vitres en continu, super fort, c'est assez pénible quand ca dure deux jours sans s'arrêter. Le tonnerre est assourdissant, presque flippant quand tout d'un coup les vitres se mettent à trembler. Je croyais avoir signé pour un pays chaud et on se croirait à Quimper. Les projets du week-end prennent un méchant coup dans l'aile. Pas de sortie à Tyr, ni même de soirée samedi soir. Les gens restent chez eux à attendre que cela passe. On fait livrer des pizzas on avance dans les séries en retard. Une saison et demie de Dexter en un week-end. Je commence à bosser sur un article qui va traiter de la vision de la France qu'ont les libanais. J'attendais ce week-end, comme tous les week-end, mais la tempête refroidit tout, à commencer par moi. J'ai froid pour la première fois depuis mon arrivée. Mon immeuble n'est pas chauffé, je retouche des photos sur mon lit avec ma polaire ,mon sweat a capuche et un bonnet de père-noël (il faut que j'achète un vrai bonnet si ça continue). Je suis sorti 3 minutes acheter de l'eau, rentré trempé comme une soupe et découragé pour toute nouvelles tentative... Je me prends déjà des flips en taxi quand il fait beau alors sous la pluie j'ai pas eu le courage de tenter l'aventure. Alex à vu la cuve d'eau du toit de l'immeuble en face s'envoler pour atterrir sur la terrasse des voisins. J'aurais bien aimé voir ça... Le point positif c'est qu'il doit neiger dans la vallée de la Khadisha, je vais pouvoir aller skier. Et photographier les cèdres sous la neige. Sylvain monte dans les tours de jour en jour, le ski qui n'était qu'un sujet parmi d'autres commence à revenir de plus en plus souvent dans nos conversations... Je pense aux initiateurs et ce week-end j'ai regretté de pas avoir embarqué un blouson orange du SUAPS, j'aurais pu représenter le Mirail. Quoi qu'il en soit je suis un peu fatigué de me faire chambrer, comme si les Pyrénées n'était qu'une blague, un genre de Massif central, sympa pour faire de la rando... Va falloir que je lui montre que y'a pas que dans les Alpes qu'on sait carver.
Lundi matin ca s'est calmé, le ciel bien que nuageux est redevenu bleu, il fait moins froid. Les journaux hurlent au scandale car le gouvernement n'a rien fait pendant la tempête. La semaine dernière c'était les même titres pour gueuler contre les incendies et la sécheresse. Beaucoup de coupures d'électricités, l'eau chaude par intermittence. C'est un peu usant. Passé mon dernier cours d'arabe à discuter dans le noir avec Ferras. C'est cool de pouvoir vraiment discuter politique avec un Libanais, mais ça ne m'aide pas à progresser. J'en suis à faire des phrases simples et m'envoyer des pages et des pages de vocabulaires et de conjugaison... C'est vraiment pas évident comme langue. J'enchaine les clopes et les chocolats chauds en bossant sur la table de mon appart.
Le temps à l'air de vouloir se calmer, si on en croit la météo il devrait à nouveau faire 25° dès jeudi. Je commençais à croire que l'hiver me manquait mais en fait il me tarde de retrouver le beau temps des dernières semaines. On s'habitue vite à sortir en tee-shirt début décembre.
Sinon tout va bien, je commence à être en manque de bouffe française, tous ceux qui rentrent à Noël réfléchissent au menu de réveillon qu'ils vont demander à leur parents. Je donnerais un rein pour un magret de canard et j'ai rêvé d'une raclette l'autre nuit, ici la charcuterie et le fromage coutent un bras et encore c'est si on à la chance d'en trouver...
Heureusement j'ai été invité à la soirée de départ de Justine, la toulousaine dont j'ai parlé sur Facebook, elle a cuisiné un pur gratin dauphinois j'en aurais chialé tellement c'était bon, je dirais plus jamais de mal de l'IEP de Toulouse. Pour le réveillon de Noël je crois que je vais craquer et aller bouffer à « L'entrecôte », oui oui comme à Jeanne d'Arc, c'est la même chaine, exactementt le même resto à part qu'onréservee au lieu de faire la queue devant comme des cons. Faut que je vérifie mais je crois qu'ils ont du Cassoulet...

dimanche 5 décembre 2010

Une nuit à Gemmayzé

Hier soir rien n'était prévu, je glandais chez moi en retouchant les photos de la semaine. Les voisins n'étaient pas motivés... Mais comme souvent c'est les soirées imprévues qui sont les meilleures. Sylvain un pote français avait des trucs à oublier, mais je pense pas qu'il voudrait que je donne trop de détails.
Il m'a appelé vers 18h hier soir avec un grand besoin de faire la fête et une proposition de tournée des bars de Gemmayzé plutôt emballante. Apéro chez moi, bières et un Fernet Coca bien frais. On s'échauffe un peu et on sort manger un truc, énormes cheese burgers frites et nouvelles bouteilles d'Almaza. Service jusqu'à Gemmayzé, quelques coups de fils infructueux et négociation avec le chauffeur.
Le Démo, bar un peu à l'écart de la rue Gouraud, Manu Chao et Gainsbourg, ricard dosé n'importe comment. Putain de yaourt que je met deux plombes à finir. Discussions sérieuses, Montpellier, Frêche, Europe Écologie, mouvements sociaux... Un français avec la tête de Dominique Pinon vient se joindre à nous. Qu'est ce qui vous manque de la France? La charcuterie et Libé tous les matins. Pour les autres c'est les huitres, France inter, et pas mal de petites chose du quotidien. Pas de nouvelles de Mathilde ma future colloc' qui devait nous rejoindre. La langue anesthésiée par le pastis on bouge vers le Torino. Passage devant le Kamelot vide. Rapide salut de la main au serveur qui se fait chier derrière son bar.
Musique electro, beaucoup de monde. Lilly et Coline déjà bien entamées qui nous tombent dans les bras. Bloody Mary super épicés, shooters de tequila, on rejoint peu a peu les filles dans la cuite. Julien Doré à bloc dans le bistrot, bizarre d'habitude la playlist à quand même plus la classe. Shooters après shooters on finit par être vraiment chauds. Les discussions ont perdu de leur sérieux. Les serveurs sont débordés, la musique de plus en plus forte, l'ambiance chauffe et je passe le doigt dans le col de mon tee shirt. Les gens dansent dans le demi mêtre carré dont dispose chacun dans le bistrot bondé. On monte sur les chaises, les tables, le comptoir. Danser encore et tant pis si demain on à des courbatures. Sylvain et moi nous appliquons à finir nos verres, scotché au bar, en bons piliers de comptoir. Pas une tournée offerte malgré le nombre de verres, et n'étant pas des filles c'est plus dur de se faire payer un coup. Ça coute cher une soirée à Beyrouth, mais la nuit est trop belle pour songer à s'arrêter si tot.
Mojitos de haut niveau, Coline boit sans vergogne dans mon verre, Sylvain se marre tandis que la moitié des mecs du bar tentent de s'approcher des filles qui sont avec nous. Lilly se barre et nous finissons nos verres en parlant distraitement. Derrière le comptoir les serveurs commencent à pouvoir souffler. De moins en moins de monde, l'impression d'étouffement s'estompe avec le départ des clients. J'ai de la menthe entre les dents, c'est désagréable.
On titube péniblement jusqu'au Kamelot, tout près. Finir la nuit dans un endroit connu, un refuge. Je commence à connaître chaque graffitis qui décorent les murs. Les serveurs hochent la tête en voyant les nôtres lorsqu'on fait notre entrée. On est les seuls clients du bar et d'autorité deux whiskys arrivent devant nous, le serveur s'en sert un pour trinquer. Je fais tourner les glaçons avant de boire. La télé diffuse un match russe sous la neige, ballon orange, c'est super moche.
Arrivent Lara, la serveuse avec qui je tripe bien et sa meilleure pote ,Elian, surement la plus jolie libanaise que j'ai vue depuis mon arrivée. Elle à changé de coupe de cheveux, elle à un piercing en haut de l'oreille que je n'avais jamais remarqué. Il y'a déjà un moment je lui ai donné mon numéro, elle n'a jamais appelé. Elle passe a coté de nous sans m'accorder un regard ou un bonjour. Je trinque avec Sylvain, finit mon verre et fais signe au serveur de remettre la même. Il jette un œil sur Elian, me sourit l'air désolé et attrape la bouteille de Jack. Celui là c'est celui de la maison. J'explique la situation à 20Syl, il se marre comme un sonneur en oubliant que si on est là c'est justement pour célébrer une de ses foirades sentimentales. Il tente vainement d'engager la conversation avec elle mais je lui braille d'arrêter ses conneries en oubliant que beaucoup de libanais comprennent le français. J'espère qu'avec la musique ils n'ont pas tout compris de ce que j'ai dit. Il était tard et j'avais oublié mon français élégant que j'utilise en général pour parler aux libanais.
Ça finit en grosse rigolade sous le regard interloqué de Lara qui essaye de capter ce qu'on peut bien raconter comme bêtises. Elian s'en va, à nouveau sans nous calculer, j'attends qu'elle sorte pour me lever de mon tabouret et effectuer la plus belle révérence que me permette mon équilibre précaire. Sylvain m'envoie un coup de poing dans l'épaule en se marrant et les serveurs se mettent à rire. Il se fait tard, les bars de Beyrouth se vident, on attrape un taxi qui accepte de nous ramener pour pas trop cher. Je reste quelques minutes à prendre le frais sur le balcon. Une putain de belle soirée...

dimanche 28 novembre 2010

2 Jours a Tripoli

Mardi soir, comme souvent c'est League des Champions. Le Kamelot est blindé d'anglais et on se tape un Chelsea-Zilna tout moisi. Katuka sors a la mi-temps et honnêtement le sois disant « black Zidane » c'est pas encore ça. Les serveurs s'étonnent que je reste pas boire un dernier Jack avec eux mais je me lève tôt le lendemain.
Mercredi c'est départ pour Tripoli, la 2ème ville du pays à 90km au nord de Beyrouth. Je prends un mini bus et regarde le paysage le long de la route côtière. Beyrouth, Byblos et pas mal de bleds dont je connais pas le nom. La méditerranée baigne tout ca et ça fait du bien de sortir de Beyrouth et de voir un peu de vert. Après deux bonnes heures de route on arrive à Tripoli. La première chose que l'on voit c'est le stade. Puis les grandes avenues qui entrent dans la ville. Je descend du bus à un énorme rond point.
Dessuite la différence avec Beyrouth est frappante. Ici la majorité des habitants sont musulmans, la ville n'a pas l'air européen de Beyrouth. Je remonte vers la place centrale. Une grande tour avec une horloge domine un petit jardin public, le centre de Tripoli. Sur beaucoup d'immeubles les photos de Rafik et Saad Hariri côtoient les drapeaux bleus de leur parti, le courant du futur.
Première mission trouver une auberge, comme souvent le Petit Futé n'est pas à jour et les prix sont très différents de ceux indiqués dans mon guide. Il est possible qu'à mon retour ils aient droit à un mail moyennement sympa. Bref je me retrouve dans une petite pension au mobilier super kitch. Les prix sont abordables et ca à l'air propre. Je pose mon sac et dégaine mon appareil photo. Il est déjà 14h, je décide de faire l'impasse sur les souks dont on m'a dit qu'il valait mieux y aller le matin.
C'est vraiment l'Orient que l'on imagine, café old school ou les hommes jouent au Bagamon en tirant sur leurs narghilehs, cireurs de chaussures à tous les coins de rue (il y'en à aussi à Beyrouth mais beaucoup moins), tous les hommes ont dan les mains un espèce de chapelet qu'ils égrainent sans cesse. Beaucoup de minarets qui dépassent des toits, j'entends l'appel à la prière, c'est autre chose que les cloches électroniques qui me réveillent tous les matins à Beyrouth.
Je pars vers le château St-Gilles, la citadelle qui domine la ville. Le château à été construit par Raymond de St-Gilles, comte de Toulouse (et ouais on est partout, même ici!) pendant la première croisade. La colline ou il est situé s'appelle le Mont pèlerin, c'est pas très haut mais ça monte sec. Le long des escaliers je croise des chats, beaucoup de chats, dans tous les coins... C'est le royaume des chats de gouttières ici, peut être que je devrais songer à venir habiter dans le coin. Il y'a des gamins qui courent partout, ils me demandent si je suis américain. Faut dire que grand blond au yeux bleus avec mon appareil photo dans la main j'ai quand même l'air d'un gros touriste.
La forteresse est plutôt bien conservée, il y'a des travaux en cours mais je ne vois personne bosser. Je me ballade à l'intérieur, c'est plutôt sympa de pas avoir de sens de visite ou de guide et de pouvoir déambuler ou on veut. Encore beaucoup de chats que je dérange et qui partent en courant après avoir feulé à mon approche.
J'arrive sur les remparts et là c'est magique. La vue est juste énorme. A mes pieds la vieille ville de Tripoli, les souks, que des vieux bâtiments au toits plats. Le minaret carré de la grande mosquée qui se dresse au milieu. Plus loin les grands immeubles modernes et la mer, tout au bout, super bleue.
Je reste là plus d'une heure à fumer des clopes en regardant le soleil qui décline. On est mieux là qu'a prendre des coups de pieds dans les noix.
Retour à l'auberge un peu fatigué, je rencontre mon voisin de dortoir, un finlandais avec un nom absolument imprononçable. On décide de sortir bouffer tout les deux. Petit resto, un demi poulet chacun accompagné de frites d'un assortiment de légumes et des meilleurs falafels de ma vie. A faire passer « Chez nous les libanais » et le libanais du Mirail (les meilleurs de Toulouse je pense) pour de vulgaires Mac Do. J'en commende de nouveau, c'est mortel, je m'en ferais péter le bide. Le tout arrosé au Pepsi car à la différence de Beyrouth c'est chaud de trouver de l'alcool à Tripoli.
La nuit est tombée, on s'installe en terrasse avec un thé à la menthe et un narghileh. Quelques heures à aspirer la lourde fumée au milieu des vieux qui nous sourient en sirotant leur café. De quoi se prendre pour un écrivain orientaliste du début du 20eme. Mon nouveau pote me parle de Berlin ou il vit depuis 3 ans. Faut vraiment se prévoir un trip là bas les copains, ca à l'air énorme.
Le lendemain on se réveille tôt pour aller dans les souks de la vieille ville. Labyrinthe de ruelles blindées de monde. Chaque rue à sa spécialité, bijoutiers, fringues, savons (les savons de Tripoli sont réputés dans tout le Moyen-Orient), puis plus loin fruits et légumes et enfin viande. J'ai beau être carnivore militant je dois avouer que les énormes morceaux de bidoches exposés dans la rue ca fait un peu chelou. J'achète une bague et me débrouille pas trop mal au niveau marchandage. Je suis plutôt content de moi.
En sortant je tombe par hasard sur Elsa, une française rencontrée en soirée à Beyrouth, elle est avec une couchsurfeuse qui lui fait visiter là ville. Je reste avec elles, on va au souk des savons, on se ballade encore un peu puis direction la pâtisserie la plus connue de la ville. Là encore pétage de bide, les gâteaux sont fabuleux. On en commande une montagne au point d'être incapable de tout finir. Ca nous prend un bon moment de tout digérer, overdose de sucre.
La libanaise qui nous accompagnait rentre chez elle et Elsa et moi décidons de retourner se balader dans la vieille ville. La grande mosquée est ouverte, on peut la visiter mais Elsa doit passer une espèce de blouse à capuche. Ca ressemble un peu à la cape de sorcier d'Harry Potter, je me marre tout seul en l'appelant Hermione. La mosquée date de 1294, la cour intérieure est magnifique, on se regarde impressionnés, dire que j'ai failli quitter Tripoli sans l'avoir vu. Encore une fois nous avons droit à l'appel du muezzin, c'est magique. Le soleil se couche, les pierres deviennent roses, on reste une bonne demi heure, l'endroit est très calme, apaisant. Ca tranche avec le fourmillement des rues du souks à l'extérieur. Le gardien insiste pour nous prendre en photo partout, au moins Elsa aura un souvenir de son passage a Poudlard.
Dans le bus qui me ramène vers Beyrouth je somnole un peu en essayant de lire. J'espère revenir à Tripoli.

lundi 22 novembre 2010

Fête Nationale.

Aujourd'hui, 22 novembre, c'est la fête nationale au Liban. Célébration de l'indépendance en 1943, fin du mandat Français qui avait débuté à la suite de la 1ere GM. Les vainqueurs qui se partagent le Proche-Orient et tout ça, c'est plus ou moins l'intro du mémoire moisi que j'ai commis l'année dernière.
En France je suis fidèle à Brassens, la musique qui marche au pas cela ne me regarde pas, donc le 14 juillet c'est grasse mat', une pensée pour Léo Ferré et Perceval (le poisson rouge de la colloc') qui sont morts ce jour là... Plutôt crever que regarder le défilé. Mais ici je me suis dit que ca faisait partie de la découverte, et que j'aurais surement pas l'occasion de voir ça à nouveau. Donc ce matin réveil à 8h (dur), grosse tête dans le cul et dose massive de caféine. Je retrouve Alexis, le voisin suisse du dessus, qui m'apprend que la Confédération Helvétique à choisi dans les années 70 le 1er aout comme fête nationale sans que ca corresponde à un fait historique juste parce qu'ils ont percutés qu'ils avaient pas de fête nationale. Sur ce, en route vers le centre ville ou doit passer le défilé.
En arrivant aux abords de la place des Martyrs toutes les rues sont bloquées par des barrages de soldats qui nous empêchent de passer et nous éloignent toujours plus de la place. Après plusieurs tentatives systématiquement refoulées je commence à me regretter mon lit. Situations bizarres, personne dans les rues, on marche à 3 en plein milieu d'une grande avenue complétement vide que j'ai parfois mis un bon quart d'heure a traverser tellement il y'avait de bagnoles. On aperçoit d'autres français qu'on connait vaguement mais qu'on ne peut pas rejoindre à cause des barrages... Et toujours les soldats qui nous disent de continuer sur l'avenue de plus en plus loin de la place des Martyrs. Avec tous les mecs qui bloquent les accès je me demande si il va rester des gens pour défiler.
Bref on finit par retrouver les autres, et continue notre route vers Downtown avant d'obliquer vers la mer pour contourner la place et essayer d'y accéder par l'autre coté. Après une bonne marche on finit par trouver un endroit ou l'on peut s'approcher, portiques de sécurité, fouille des sacs, on me demande de faire une photo pour vérifier que mon appareil en est bien un. Vu qu'ici l'assassinat d'homme politique est quasi un sport national c'est pas vraiment étonnant. On arrive enfin au bord de l'avenue, très peu de monde, on doit être une quarantaine et la majorité sont étrangers, visiblement les libanais regardent le défilé a télé plutôt qu'en vrai.
Le truc c'est qu'on est vraiment tout à la fin du parcours, loin de la tribune officielle, donc quand les gens passent devant nous ils sont plus vraiment à fond, ca dépend des groupes en fait. Certains chantent et marchent au pas, appliqués, d'autres crient et rigolent, ca fait pas très sérieux. On voit passer plusieurs bataillons différents, sans vraiment savoir qui ils sont. Les chasseurs alpins ont la classe, skis sur l'épaule, tout en blanc, stylés vraiment. Les démineurs avec leurs chiens, les « CRS » avec casques et boucliers... Puis arrivent les sportifs, ceux du taekwondo en kimono, suivis par les escrimeurs qui défilent avec leur fleuret. Le Lions Club International (je sais pas ce qu'ils foutaient là), et les scouts aussi, en uniformes de scouts, assez bizarre. Beaucoup de véhiculer blindés ensuite, de l'auto-mitrailleuse à l'énorme char d'assaut, en passant les lance missiles... Je fais des photos de façon machinale en racontant des conneries à mon voisin. Puis arrivent les hélicoptères, une douzaine qui passent au dessus de nous, je pense à Apocalypse Now mais ne retrouve pas l'air de la chevauchée des Walkyries. En face de nous l'hélicoptère présidentiel se met en marche, le défilé est fini, le président va partir, le convoi arrive, une mercedes blindée entourée d'énormes 4x4. J'ai foiré la photo, elle est floue, on devine un mec qui monte dans l'hélico au milieux des gardes du corps. C'est con j'aurais peut être réussi à la vendre à un journal français...
Les militaires enlèvent les barrières, les gens s'en vont et on se dit qu'un vrai petit dèj serait une bonne idée. On remonte donc l'avenue du défilé, et on arrive devant la tribune officielle, on passe en plein milieux de tous les officiers en grande tenue qui serrent la main du chef des forces armées, il y'a les ambassadeurs de plein de pays qui montent dans leur voitures de luxe, l'Évêque de Beyrouth et le chef de l'église orthodoxe au Liban, j'ai fait un détour de 5 mètres pour pas passer sur le tapis rouge mais honnêtement je pense que j'aurais pu sans problème le traverser. Personne ne semble se demander ce qu'on fout là, sapés n'importe comment en train de faire des photos au milieux des officiels. Question sécurité c'est quand même assez moyen, c'était bien la peine de nous faire crapahuter deux plombes vu qu'à peine le défilé fini on s'est retrouvés au milieux de tous les officiers supérieurs de l'armée qui se mettent au garde a vous pour l'hymne national. On rigole cinq minutes, en se disant que quand même c'est franchement bizarre d'être là.
La matinée se finit autour d'un café et de quelques victuailles. Je fais plus ample connaissance avec les gens rencontrés au défilé grâce à Pierre, des français vraiment cool, étudiants en littérature arabe à l'université islamique de Beyrouth et une québécoise avec un accent à peine envisageable. Ça fait du bien de sortir du microcosme USJ/Forn el Shebbak. J'espère les revoir bientôt. Demain je pars 2 jours à Tripoli, la deuxième ville du Liban dans le nord du pays. Je vous raconterais tout ca en rentrant.

mardi 16 novembre 2010

Léger gavage.

Grande soirée sur le toit samedi soir. Beaucoup de français, quelques libanais, tous en commun d'être à l'USJ. Peu de gens que je connais, les quelques de l'immeuble, des visages croisés ici et là. Très vite les groupes se forment, quasi-imperméables. Je suis pas le dernier à m'enfermer, à vrai dire j'ai pas vraiment envie de parler. Discussions avec Alex, Elsa, Lilly et Pierre-Nicolas autour de la bouteille de vodka que nous avons acheté en commun.
Je les aime bien ces quatre là, vraiment, sympathiques, pas prise de tête et pas occupés à systématiquement juger ce qui les entoure. J'aimerais que ce soit le cas de tout le monde, vraiment, mais chez beaucoup il y'a cette manie très iepienne (et aussi des étudiants en science po. des facs) de toujours chercher à discuter ce qui les entoure pour formuler quelques sentences définitives sur le Liban, les gens, Beyrouth, le 14 mars, le hezbollah, le drapeau français qui était sur le toit, et tout ce qui peut donner l'occasion de placer les mots colonialisme, sionisme, islam, communauté ou n'importe quoi qui donne l'impression qu'on est super intelligent. C'est assez insupportable.
D'autant plus quand la majorité de ces gens là passent la totalité de leur temps entre français, sans sortir du quartier ultra chrétien de forn el shebbak, si ce n'est pour remonter la rue de Damas jusqu'à leur fac. Mais c'est pas grave, il sont politologues, ils ont compris le Liban.
J'évite de boire, pas envie que ca m'embrouille l'esprit et que je finisse par me laisser aller en oubliant ce que je pense d'eux. C'est dans ces moments là qu'on mesure que le syndicalisme étudiant et la fréquentation de tous les gauchistes de Toulouse n'est pas une bonne école pour s'adapter au « monde normal », la plupart des paroles m'insupportent, aucune envie de sympathiser avec ces gens qui font leur études dans une université à 3000$ l'année et crachent sur le système français, forcément pourri, sclérosé et archaïque sur le grand marché de l'enseignement supérieur mondialisé.
Le lendemain je suis remonté boire un thé, j'ai disparu de la soirée bien avant la fin. Verre pété, bouteilles laissées par terre, mégots partout, verres en plastique qui jonchent le sol. Bref un lendemain de fête normal, à la différence qu'ici personne ne viendra faire le ménage si ce n'est le « concierge » libanais, qui parle pas français, et dont tout le monde semble se foutre. J'ai ramassé les bouteilles vides avec Alex, que certains n'apprécient pas car il met parfois les gens face à leur contradiction et pratique un humour noir, décalé et acide qui ne semble pas à la mode. En attendant on a tout mis en sac, renoncé a ramasser tous les mégots qui trainent autour d'un cendrier vide et rangé les meubles que le concierge vient de se faire chier à peindre mais ou on se fout de péter un bouteille de bière voire d'écraser une clope.
Par terre j'ai trouvé les restes d'un billet de 1000 livres, brulé. On peut se prendre la tête pendant 15 jours pour savoir si le fait de mettre un drapeau français sur le toit pendant une soirée c'est du néocolonialisme (un mot décidément à la mode), par contre bruler de la thune dans un pays ou les réfugiés palestiniens vivent dans des bidonvilles et ou pas mal de gens galèrent à bouffer ca n'a rien de choquant, on si amuse en fin de soirée, Gainsbourg avait tellement la classe. Ca m'a filé envie de gerber.
Je me rends compte en relisant que tout ça n'est pas très gai, plutôt amer, voire aigri. Ne vous inquiétez pas, je vais bien, j'aime toujours le Liban. C'est juste un gavage passager, une boule au ventre que j'avais besoin de faire passer. J'ai juste compris qu'il y avait des choses plus ou moins intéressantes, des gens que je fuyais en France et que bizarrement je retrouve au Liban. Quelques conclusions à en tirer. Les fêtes de français sur le toit de l'immeuble, c'est plus vraiment la peine.

jeudi 11 novembre 2010

Flashs.

Fixer. Les photos servent à ca. Placer dans ma mémoire les images de Beyrouth. Depuis le toit de l'immeuble, dans les rues, les bars, la plage et et la mer méditerranée qui baigne la ville. Prendre le temps de faire une photo. Je m'y consacre pas assez. Pourtant c'est surement à ces moments que je pense le plus, et le mieux, que j'assimile et comprend un minimum ce qui se trame ici. Après tout une photographie arrête le temps non?

Les chrétiens du 14 mars (vaste regroupement de partis politiques pour former un joli gouvernement d'union désuni) tirent la sonnette d'alarme, c'était la une de L'Orient Le jour, le grand journal francophone. Pour qui? Pourquoi? Comme si l'alarme ne sonnait pas en permanence au Liban. Urgence. De vivre, de continuer, d'oublier. Urgence de reconstruire. De faire table rase. La grue comme symbole du Liban, j'en ai vu beaucoup mais encore aucun Cèdre. En même temps je suis pas vraiment sorti de Beyrouth.

Au coeur de la nuit j'oublie parfois, samedi soir, gros son, alcool et dancefloor queens. Les nuits sont différentes et toutes les mêmes. Il suffit d'y mettre du sien et la soirée peut se dérouler partout. Toulouse-Barcelone-Beyrouth... Quelle différence tant que les coeurs se réchauffent?

Le toit de l'immeuble, rendez vous incontournable pour les français du quartier, au point que certains ont hissé un drapeau au sommet. Mal à l'aise, j'ai bougé. Quelques bières, commentaires d'étudiants sous les étoiles et les lumières de Beyrouth de nuit. Presque à perte de vue. Là bas, derrière la ligne d'immeubles, il y'a la mer.

Coucher de soleil, les phares des voitures prises dans les gigantesques embouteillages de la ville. En contrebas une ambulance de la croix rouge prise dans l'immobilité du boulevard fait hurler sa sirène.
Presque 18h, déjà. Jaune, rouge, noir dans le ciel de la ville. Les façades de bétons changent de couleurs, les lumières s'allument. Dernière cigarette face au soleil, Alex à coté de moi me parle de sa vie en France, de l'iep d'Aix, de L'Unef, ou de Kaamelott, de Choron et Hara Kiri, de tout ce que nous partageons, même ici.

Barbecue à Ashrafieh, la colline au dessus de Gemmayze, immense appart un peu destroy, 3 terrasses, plusieurs salles de bain, et les braises qui crépitent. Grande discussion avec Pierre (un autre hein, je suis pas encore barjot) sur la chanson française. Plus tard il s'acharne sur son accordéon, Ginette des Têtes Raides dans la nuit Beyrouthine, envie de pleurer quand je l'écoute, il est super bon et ne m'en veut même pas de chanter faux le Léo des VRP. De toute façon je suis le seul à l'accompagner... Puis un slow sur le Toulouse de Nougaro. Nostalgie? Même pas. Terminé tous les deux dans l'appart vide à écouter Mano Solo en regardant le soleil se lever.

Premier cours d'arabe. Assis dehors, dans la rue, au milieu des passants et des cuistots du resto à coté en pause clope. Feras rigole en essayant de me faire prononcer les différents A de la langue. Pas évident, plusieurs sons n'existent ni en français ni en anglais, je galère bien entre les ha, aa, kha, ra... Ca viendra avec la pratique il paraît, en attendant je révise les jours de la semaine, les nombres, les mois, les couleurs... Et j'ai aussi appris a dire « je voudrais une bière fraiche. ». La base.

Il ne pleut toujours pas, même les libanais hallucinent, je suis tombé sur un automne exceptionnellement sec et chaud. Gilbert est inquiet pour nos sorties ski de l'hiver. Moi c'est surtout les coupures d'eau qui me gavent. Terminer une douche à l'eau minérale. Pas bien grave après tout.

Ca fait que des petits bouts, quotidien de petits bouts, dans un pays ou tout semble en petit bouts, la ville divisée en quartiers confessionnels, 18 religions, 18 petits bouts de Liban. Mais il y'a 24 poses sur mes péloches. 24 fois le temps d'essayer de comprendre.

jeudi 4 novembre 2010

Réflexions nocturnes.

Français à Monot, je suis là par hasard, appercu les gens depuis mon service, je suis descendu les rejoindre. Pas trop envie de rentrer de toute façon.
Hole in the Wall, trou dans le mur, bar pour étudiants étrangers, Almaza glacées et Jack pour moi, pourquoi est il meilleur ici qu'en France?
Dégripper les rouages, faire comme si, brulure dans la gorge à la première gorgée, ça ira mieux dès la deuxième, je m'en fait pas. Blind test avec Lully qui triche, Pink Floyds, Doors, Nirvana... 4-3 pour elle mais je conteste le score, la pierre de mon zippa rend l'âme, je me déchire le pouce à essayer de l'allumer.
Flics en patrouille, M-16, AK-47 qui ne sont plus des images dans counter strike mais bien réelles.
Ca crache du fer qui rentre dans la chair, ça tue des gens, ça assassine le Liban, ça n'a rien de romantique une arme.
Monot, près de la ligne verte, 16 ans de guerre, ligne de front. EAST-WEST Beirut. Civils qui cavalent pour fuir les balles et pas loin de nous immeubles dévastés par la folie furieuse d'un proche orient éclaté aurait dit Georges Crom, plutôt hardcore tout ça, pas très sympa, gorgée de Jack pour pas trop réfléchir. Marseille à gagné, 7-0, les français sont contents, merci Lucho.
Le serveur est membre des forces libanaises, parti chrétien pas cool du tout, impliqué dans Sabra et Chatila je crois, je me souviens plus. Il prend la tête à un mec du groupe, lui explique pourquoi le FN est le meilleur parti français. Il fait 100 kilos, je ferme ma gueule comme toujours depuis que je suis arrivé.
Taxe des clopes, mon paquet est fini, à 1$ le paquet ici on les lâche plus facilement. Un couple s'embrouille en anglais derrière nous, You are an asshole!!!, je sais pas ce qu'il lui à fait mais ca devait pas être cool parce qu'elle est salement véner. Leurs potes les séparent et le mec s'en va, dépité.
C'est indécent? Je me rend pas compte, boire des coups sur la ligne verte. Ce qui compte c'est la drague, les gens dansent, s'effleurent et parfois, quand ça marche, s'embrassent. Fond de rock old school, Born to be wild, un deuxième Jack? Pas ce soir merci, pas envie de boire.
Milices chrétiennes, Palestiniens, Chiites, Sunnites? Ca s'embrouille grave dans ma tête. Mention à ma licence, bonnes notes en Géopolitique du Proche-Orient, mémoire de master sur la politique libanaise pour m'apercevoir que j'y connais que dalle. Ici rien n'est pareil, mes bouquins ne servent à rien pour comprendre. Il est où Henri Laurence? Je capte rien à ce qui se passe bordel, pourquoi il m'explique pas. Quartier chrétiens, drapeaux des forces libanaises, un cèdre dans un rond rouge, sur fond blanc, aux balcons, dans les rues, tagués sur les murs. Un peu plus loin vers la place des martyrs il y'a le tombeau de Rafik Harirri et un grand portrait de son fils sur un immeuble. Il font comment pour s'y retrouver les libanais?
Au milieu de ça, des bars partout, des bloody mary, long island ice tea, shooters d'absynthe au comptoir pour les étrangers, le bar ressemble à n'importe quel autre que l'on touve en France... Boire pour oublier? Oublier, c'est ce qui semble être le mot d'ordre ici, les libanais parlent peu de la guerre, ou peut être que j'en connais pas assez, ou pas assez bien. A la réflexion c'est surement ça.
Beyrouth, bouge, se construit, se reconstruit, sans cesse en mouvement. Multidialectale et polymorphe. Elle change et se réinvente, elle renait, elle survit. Beyrouth ne meurt pas, elle pense ses plaies et continue, ne lâche pas l'affaire, jamais, les libanais y veillent. Et je suis prêt à parier un autre whisky que si je reviens dans un an tout aura changé. Sauf peut être la fête qui bat son plein passé 22h.
Je suis le seul clair de toute la bande, ça hésite ferme, on va en boite? Un mercredi? Mauvaise idée, je baille, je veux rentrer. Beyrouth vit la nuit. Moi pas encore, mais ca viendra si je fais pas gaffe, vampire libanais, ici Twilight est plus populaire que n'importe où.
Retour à pied en jouant au foot avec canette de bière allemande, marcher dans Beyrouth, hérésie, ici les gens prennent un taxi pour 800m. Rue de Damas, Ambassade de France protégée par des blindés, les soldats on l'air de se faire chier en nous regardant passer. Lilly juchée sur les épaules d'un mec, on raconte des bêtises, tout ça c'est pas bien grave. Les filles débriefent la soirée, cru comprendre qu'un mec plaisait à Cécile alors elle en discute avec Claire, c'est peut être pas du tout ça, ça m'intéresse pas vraiment. Le Real a arraché le nul à Milan malgré Pippo, trop de madridistes ici, je sais pas pourquoi. La Champions League c'est l'occaz pour moi de passer voir Joseph et Elie au Kamelot, je la rate jamais, on rigole bien. Parfois Gainsbourg chante dans la sono, on claque des doigts en rythme en regardant Cristiano Ronaldo se rouler par terre, Black Trombone.
Plus tard? Bouquin de Dantec, eau fraiche et sommeil, demain il fera beau sur le Liban...

mardi 2 novembre 2010

Jour de pluie.

 Hier matin réveil brumeux, vagues souvenirs de la veille, soirée au Torino avec Lilly. Retour en taxi tard dans la nuit en essayant de pas penser aux mélanges... Mon amant de St Jean chanté à tue tête dans les rues de notre quartier, franche rigolade... La ville écrasé de chaleur, nuage jaunâtre de pollution visible à l'oeil nu, paysage qui se trouble dès qu'on regarde au loin, pas un souffle de vent. Difficile de respirer, ca m'a pris à la gorge dès que j'ai ouvert là fenêtre. Ca plus le mal de crane la journée semblait promettre beaucoup... Englouti deux litres de flotte avant de me coller sous une douche froide, de toute façon l'électricité était coupé y'avait pas d'eau chaude...
Filé à la corniche respirer un peu l'air de la mer, assis sur un banc plein de mosaïques à la Gaudi, j'ai bu un thé a la menthe en regardant les gens qui faisait leur footing, admiratif, car même assis sans bouger je dégoulinait de sueur et j'avais du mal à respirer... Bientôt c'est le marathon ici, je suppose que des gens le prépare...
Par contre ce matin le ciel était bleu, il faisait beau, rien ne laissait présager l'orage. J'ai gagné le comptoir du Camelot à pied, une bonne demie heure de marche et quelques photos pour relever mes mails, checker Elie mon pote serveur et chercher sur le net des cours d'arabe abordables. Pas installé depuis 10 minutes que l'orage éclatait. J'avais bien vu quelques nuages sur la mer en arrivant mais il y'en a souvent... Gemmayzé sous la pluie, la grosse pluie, un orage d'été qui dure dix minutes mais coupe l'électricité dans le bar. Ben voilà, il pleut ici aussi, je commençais à en douter.
A part les orages violents, le ciel est toujours bleu, rien ne laisse présager qu'on est déjà début novembre. La seule différence notable est que en soirée il faut mettre un sweat pour rester dehors, ma veste en cuir tire la gueule sur porte manteaux.
J'attendais la réponse d'une colloc plus proche du centre, moins cher et plus grande que mon appart, mais la réponse ne vient pas malgré mes relances, je vais donc laisser tomber, je suis pas mal à forn el shebbak de toute façon. Puis si par hasard le mec de l'annonce se réveille il sera toujours temps d'aviser.
Gouté le vin libanais, du Ksara, château Le Prieuré, un cabernet sauvignon qui se retrouve dans la Bekaa grâce aux français et qui est plutôt bon, meilleurs que beaucoup de Gaillac et de Cahors qu'on rencontre dans les soirées toulousaines. Bon par contre il tire un bon 14° et tabasse quand même pas mal, faut faire gaffe. J'ai aussi gouté l'Arak, qui passe pour la boisson nationale, une anisette proche de celle de beaucoup de pays méditerranéens (Grèce et Turquie pour ce que je connais...). Honnêtement j'accroche pas trop. Par bonheur la plupart des bars ont du Fernet Branca, ce qui me permet de boire des fernet-coca en souvenir du bon vieux temps au 23rdQ. Parfois quand je suis sur la corniche je bois un ptit Ricard face à la mer. Voilà pour le chapitre festif, et avec le week end de trois jours Beyrouth était assez festive... Au Torino une fille m'a payé un verre de rosé en me disant c'est ca que tu vas trouver au Liban, des jolies filles et de l'alcool... C'est pas exactement ce que je suis venu chercher mais bon, je suis pas un garçon contrariant... Quoi qu'il en soit la vie nocturne est assez folle ici, les bars sont pleins, les gens font la fête tous les soirs. Du moins dans les trois quartiers qui semblent voués essentiellement à la nuit, Hamra, Monot, Gemmayzé...
Sinon tous les cours d'arabe que j'ai vu sont assez chers, je continue de chercher mais c'est pas évident, je pense que je vais me retrouver à la mission culturelle française qui en propose un peu moins cher que les écoles privées et qui en plus à l'avantage d'être accessible à pied depuis chez moi. Le point négatif c'est que c'est pas avec ça que je vais rencontrer des libanais. Joseph, le serveur du Camelot joue au Handball, je suis entrain de voir si il serait possible de rejoindre l'équipe, là encore plus pour socialiser que pour le jeu, j'ai des doutes sur mon niveau après tout ce temps, mais je dois encore être capable de dépanner sur une aile...
Une petite photo pour finir, même si elle est pas de moi : « Beyrouth ne meurs pas. »

mercredi 27 octobre 2010

From Beirut with love.

Trouvé un appart! Quartier Forn-el-Shebbak, pas très loin du musée national, de l'université st-joseph et de l'ambassade de France. Je suis dans le même immeuble que Lilly, Max et Claire, ce qui est plutôt cool vu que pour l'instant je connais pas grand monde ici. Pas encore visité le quartier, mais ça à l'air assez sympa. Je vais pouvoir m'installer vraiment, ouvrir mon sac, faire des courses et pouvoir arrêter de bouffer des chawarmas à chaque repas. L'appart est pas mal, clean, tout peint en blanc, il va d'ailleurs falloir que je trouve de quoi le décorer un peu parce que tout ce blanc ça m'angoisse... Je suis seul pour l'instant mais il y'a une autre chambre. Ce n'est pas exclu que j'ai un colloc bientôt... Ce qui me plait assez comme perspective.
Je commence à vraiment sentir la ville, avoir mes repères. Il y'a même quelques mot d'arabe qui commence à rentrer, même si pour l'instant ca se limite à « bonjour », « merci», « s'il vous plait », « comment ca va? » et « mon amour ». Assez pour survivre pas vrai? Je vais commencer à chercher des cours cette semaine. Je gère enfin le système des services, ce qui est plus facile quand on sait dans quelle direction on est censé aller. Les chauffeurs sont assez funky, offrent des clopes et en général aiment bien les français. « I love Jacques Chirac, he's a gentleman »... C'est pas le qualificatif qui me serait venu en premier mais bon... Je fais peu à peu connaissance avec les coupures d'électricité, à peu près une fois par jour, quelques fois deux ou trois, chez moi ou dans les bistrots, personne ne réagit, quotidien normal à Beyrouth... Faut juste que je pense à acheter des bougies.
Je commence à chercher un boulot, ce qui s'annonce un peu plus facile qu'un appart, je vais me concentrer sur les quartiers de Hamra, Monot et Gemmayzé, là ou se concentrent bars et restaurants. Première étape la traduction en anglais de mon CV. Je vais aussi chercher des cours de libanais, il y'a pas mal d'écoles qui en proposent, je dois aussi passer demander à l'alliance française. Je préfèrerais quand même trouver un libanais qui pourrais me donner des cours particulier...
Hier découverte des camps Palestiniens, dans un taxi qui me ramenait chez moi, sur le coup j'étais incapable de dire ou j'étais, mais après étude du plan de Beyrouth, j'ai fait connaissance avec Chatila (je l'écris à la française mais ici j'ai vu Shatila, Chaatila...). Bizarre d'être là, après tout ce temps, tout ce que j'ai lu ou entendu sur Sabra et Chatila, prise de conscience assez violente de la réalité du conflit israelo-palestinien, ce qui jusque là était pour moi de la théorie s'est matérialisé. Après tout les cours, les conférences, les discussions militantes je me suis retrouvé face à la réalité de la situation des Palestiniens au Liban. Réfugiés, éxilés, pas chez eux car chez eux n'existe plus. Où quand la réalité de la politique du proche orient dépasse de loin toutes les théories. Direct on est plus dans le même délire. Cimetière ou les tombes portent des drapeaux, ceux là c'est sur ils ne reverront jamais la Palestine.
Ca à commencé par des drapeaux palestiniens, de plus en plus présents au fur et a mesure qu'on s'approchait puis un immense portrait de Yasser Arafat. Immense bidonville, constructions sommaires qui ne dépassent pas un étage. Drapeaux et banderoles aux couleurs palestinennes ornés de kalashnikovs, ville dans là ville, loin du centre , des bistrots de Gemmayzé, du Beyrtouh vivant que j'avais entrevu. Le contraste est violent, presque irréel. Honnêtement ça n'a pas été facile. Bonne claque. Et j'ai fait que longer le camp dans une voiture, à vitesse réduite vu les embouteillages certes mais j'y suis pas rentré. Je m'en sent pas encore capable, de toute façon il vaut mieux connaître quelqu'un pour aller voir et j'aimerais me débrouiller un peu en arabe avant. J'espère pouvoir le faire bientôt.
Dans un registre plus rigolo je m'intègre peu à peu dans la vie du quartier, soirée belote avec mes potes français hier soir, discussions d'étudiants, retour à la normale. Trouvé du Roquefort au supermarché, joie intense. C'est pas super cher, pas donné non plus mais j'ai décidé de passer ça dans le budget plaisir, avec les clopes et les verres de whisky... J'ai fêté mon nouvel appart au Kamelot dont les serveurs, Joseph et Elie, commencent à m'avoir à la bonne, faut dire que souvent l'aprem y'a que moi et eux dans le bistrot ça laisse le temps de discuter. J'ai eu droit à mon premier verre offert par la maison et j'ai même branché mon ordi à la sono pour mettre mon son. Azertyuiop en direct de Gemmayzé, c'était magique. Bon ça c'était l'aprem, il y'avait donc pas grand monde mais quand même je me suis tapé un bon kiff.
Voilou c'est a peu près tout. Je vais essayer de trouver « Le Monde » cet aprem parce que quand même Georges Frêche est mort bordel de merde! Un pensée pour Loulou Nicollin qui risque de s'emmerder tout seul... Prenez soin de vous les gens, j'espère que ca va dans le froid toulousain, ici il fait toujours beau et chaud...

vendredi 22 octobre 2010

Beirut by night, premières impressions.

l y'a une radio ici qui fait des nuits françaises, je me suis retrouvé dans un taxi à écouter « Non, non rien n'a changé... » des Poppies, ce qui à Beyrouth prend une dimension toute nouvelle.
Beyrouth vit la nuit, oiseau nocturne sans plus aucune mémoire du jour, joyeux bordel rue Gouraud, Gemmayzé n' roll...
Je n'ai pour l'instant tapé des soirée que dans ce quartier, proximité de l'auberge, animation et nombreux bars, pas ressenti le besoin de bouger ailleurs, envie de découvrir le coin...
TORINO EXPRESS, le nom à retenir, the place to be, le bar de la rue Gouraud ou chahutent les beyrouthins passé minuit. Conversations en 3 langues, français arabe anglais, parfois les trois dans la même phrase. Almaza fraiches et shooter de jagermeister, Fernet coca et une pensée pour mes quatre fantastiques. Trouvé ma place au coin du bar, souvent la même car souvent libre, ici il faut jouer des coudes pour accéder au comptoir, le bar est une sorte de couloir minuscule éclairé en rouge par les néons de la vitrine. Derrière le comptoir ca s'agite et s'affaire, le shaker comme instrument d'art, virevoltant pour préparer les cocktails, bouteilles d'Almaza volantes, ce qui les fait mousser une fois ouvertes sur le comptoir. Touristes, expatriés et libanais se mélangent, se rencontrent et s'apostrophent... Le tout un sur mélange de rock, d'éléctro, de musique orientale et de son français qui me rappelle mon adolescence (« Et je voudrais que tu te rappelles notre amour est éternel... »), Louise Attaque et Gnawa diffusion, parfois l'école du micro d'argent s'invite au milieux du hip-hop libanais, sourire de connivence entre tous les français qui fredonnent les paroles. Les dj ont l'air changer souvent, je suppose donc que le son doit être lui aussi assez varié, je verrais après plusieurs soirées.
Rencontré des australiens fans du Cat empire, « Tu fabriques des avions? », « Stade toulousain? Great! », Toulouse connue pour les mêmes raisons que partout ailleurs, félicitations pour mon anglais et orgueil regonflé pour un moment. Cigarettes à la chaine, zippo qui crisse sur mon jean et soudain geyser de vapeur qui jaillit du percolateur... Whisky avec 2 glaçons, ici on précise « full ice » pour un verre plein de glaçons ou « two ice », Wild Turkey, Jack Daniel's et le regard qui se brouille alors que l'ambiance monte d'un cran... Samedi 01h00, le bar est blindé et le son crache sans se soucier du niveau de décibels... Les Australiens allaient au B018, un boite un peu plus loin, hors du quartier. Mais c'est le seul endroit dont j'avais entendu parler à Beyrouth, un texte mailé il y'a longtemps, et je me suis fait beaucoup trop de films sur cet endroit pour avoir envie de le découvrir comme ça. Ensuite? Je suis rentré, à Gemmayzé la nuit ne faisait que commencer, mais il m'en reste beaucoup d'autres...
De jour le Torino redevient un bar comme les autres, surement un peu plus sympa, c'est là que j'ai rencontré Lilly, étudiante en science politique (il y'a certaines choses on pense les fuir et elles vous rattrapent même ici) qui m'héberge dans sa colloc en attendant que je trouve un appart, ce qui avance moyen d'ailleurs. Retour au Torino, chaque matin je passais là boire un café et un jus de fruit avant d'aller à la découverte de Beyrouth. Ca s'éternisait souvent, prenant des notes dans mon carnet ou simplement réfléchir à ce voyage... Dans les enceintes Yann Tiersen jouait la valse d'Amélie.
L'autre bar ou je vais souvent s'appelle le KAMELOT, un vague air de pub anglais, wifi gratuit, le serveur qui joue a fifa sur son ordi et alternance entre les Doors et les Floyds sur la platine. Sympathisé avec le serveur, il m'a filé un coup de main pour traduire les sites d'apparts en arabe et a gardé mon sac entre mon départ de l'auberge et le rdv avec Lilly et son colloc (Maxime, breton du Finistère). En soirée je sais pas trop, j'y suis allé que pour mater la ligue des champions. Le principe est d'ailleurs rigolo, Al jazeera diffuse tous les matchs, donc avant le début tous les gens du bar négocient sur celui qu'on va regarder, vaguement tenté de demander OM-Zilna mais je faisais pas le poids face à Real-Milan. Le lendemain j'ai put voir le Barca contre Copenhague (By the way le Barca qui joue salement mal en ce moment, j'ai un peu flippé). Le soir la musique s'énerve un peu plus, AC/DC et Metalica tiennent l'affiche et la clientèle arbore des chevelures assez magiques. J'essayerai d'y faire un saut samedi voir à quoi ca ressemble en mode soirée.  

mercredi 20 octobre 2010

Beyrouth le jour...


Je suis là depuis 5 jours déjà, je commence à avoir quelques repères dans la ville, pour commencer je m'oriente à peu près, c'est pas très compliqué... Il y'a une énorme mosquée qui me sert de repère, elle est placé au carrefour du quartier ou je squatte, du centre ville, et du quartier Monot, celui de le l'université St Joseph.
Sinon je commence aussi à me faire à la gymnastique des dollars et des livres libanaises, même si c'est quand meme bizarre d'avoir en permanance deux monnaies dans son portefeuille... En gros, un dollar vaut 1500 livres. Les libanais fonctionnent surtout en livre même si les grosses sommes sont sytèmatiquement en dollar.
Je visite chaque jour un quartier différent, je commence à prendre quelques photos mais je suis pas vraiment satisfait, j'ai beaucoup de mal à gérer la lumière. Le première jour c'était Gemmayzé, le vrai coup de coeur, j'aime cet endroit. C'est là qu'est mon auberge alors c'est le quartier que j'ai eu le plus loisir de zoner. C'est un quartier ancien, qui doit ressembler à ce qu'était Beyrouth dans le passé, petites rues, immeubles coloniaux plus ou moins ravagés et branchements électriques à peine envisageables. J'y ai découvert un petit bar, un peu style pub qui s'appelle Kamelot, il y'a le wifi gratuit, les Floyds à bloc à longueur de journée et il diffuse la ligue des champions... Il y'a aussi un grand escalier, St Nicolas, c'est le plus long de Beyrouth. C'est vraiment un quartier super cool, mais d'après ce que j'ai compris c'est l'un des plus cher de la ville, ce qui m'emmerde bien parce que je me serais bien vu habiter dans le coin. La circulation est moins intense, le quartier semble plus calme que le reste de la ville (bien que calme à Beyrouth soit une notion assez relative). On a vraiment une impression de village, un autre rythme, avec une architecture différente et une vie qui lui est propre. C'est difficile à décrire à l'écrit, plus une sensation... La rue principale grouille de bars et de resto, samedi soir c'était la follie mais j'y reviendrais plus tard...
En partant vers le centre ville on croise la Mosquée dont j'ai parlé, elle s'appelle Mohamed el-Amine, son toit est bleu et ses quatres minarets immenses me permettent de la retrouver assez facilement, a ses pieds il y'a le mémorial de Rafik Hariri ou se trouve sa tombe mais je n'y suis pas encore allé. A moins de 50m c'est la cathédrale St Georges des Maronites, cohabitation des cultes, lieux de prières qui s'imbriquent et se chevauchent... J'ai visité une église toute proche avec Gilbert, de l'intérieur on entendait le muezzin appeler à la prière... Ca paraît fou, mais c'est le Liban...
Le centre ville est tout neuf, entièrement rénové, les enseignes de luxe sont partout, Prada, JM Weston, D&G... J'hallucine aussi sur les voitures, depuis que je suis là j'ai du voir une bonne demi douzaine de Ferrari, des Porshes, des Lamborghini et d'énormes 4x4 qui cohabitent avec de vieilles Renault déglinguées dans un trafic qui est un chaos monstrueux... Je commence juste à gérer les traversées de rues, c'est un sport ici de franchir un boulevard, il n'y quasiment pas de feux rouges, ni de priorités, tout est au klaxon, qui sert à prévenir qu'on va croiser une rue mais aussi a changer de file, gueuler contre celui qui fait un peu plus n'importe quoi que les autres... Je prend quelques bons coup de flip dans les taxis... On peut louer des vélos pas loin de mon auberge mais je me le sent pas encore... Les taxis justement, ici il existe un truc appelé « service », j'ai pas encore tout bien compris mais en gros on prend un taxi en précisant « service » en annonçant le nom du quartier ou on veut aller, en général Gemmayzé en ce qui me concerne car je quitte généralement le quartier à pied pour revenir en taxi... Et donc ca coute moins cher que normalement mais le taxi s'arrête pour laisser monter d'autres gens si ils vont dans la meme direction que vous, le premier monté étant le chef de la direction, mais tout les taxis le font pas je crois, je sais pas trop, comme je l'ai dit je suis pas sur d'avoir vraiment tout percuté au fonctionnement du truc.
Derrière le centre ville il y'a Hamra, le quartier commerçant, on y retrouve des enseignes américaines mais c'est très différent du centre ville, une longue avenue blindée de gens, beaucoup d'animation et de bruit... Il y'a un bistrot que j'aime bien, le café de Prague, des canapés et des fauteuils de cuir de toutes couleurs, les serveurs sont sympas et beaucoup de monde passe par là boire un Almaza. C'est la bière libanaise, on en trouve partout, elle est légère est agréable, meilleure que la Kro, se boit très fraiche et toujours en bouteille... Chaque quartier que j'ai visité à son style bien à lui, différent des autres, Hamra pourrait faire penser à certaines villes européennes mais avec cette dose de dawa qui semble typiquement orientale... Pour ce qui est du centre ville ca n'a rien à voir avec quoi que ce soit que je connaisse, jamais vu autant de boutiques de luxe concentrées sur un aussi petit endroit.
Hier j'ai fait la ballade du front de mer, le long de la corniche qui longe l'avenue de Gaulle, entre Gemmayzé et Hamra, ce qui fait une bonne marche, beaucoup de gens viennent faire du sport, ou flanner et regardant la mer sur cette corniche, c'est magnifique surtout au coucher du soleil. C'est la plus encore qu'ailleurs qu'on se rend compte que Beyrouth est un gigantesque chantier, le royaume des grues, ou la nouvelle ville semble vouloir avaler l'ancienne... Au bord de la mer les immeubles de verres ultra modernes abritant les hôtels de luxe côtoient les vestiges de l'ancien Beyrouth, immeubles explosés, criblés de balles, vestiges du passé... Et tout ça s'emboite, voisinant face à la méditerranée, sans que l'on puisse dire lequel de ces visages est celui de Beyrouth, les deux surement... La ville semble en perpétuelle reconstruction, les nouveaux immeubles jaillissent partout, n'importe ou que l'on regarde on est quasiment sur de voir dépasser la flèche d'une grue. Et en dessous de tout cela il y'a la ville phénicienne dont parfois on voit surgir une colonne au détour d'un chantier, c'est vraiment l'impression qui se dégage en premier, un immense chantier, une ville qui renait sans cesse.
Enfin cet aprem j'ai visité Monot, quartier de l'université, mais j'ai pas vraiment accroché, beaucoup de bruit, de coups de klaxons, encore plus qu'ailleurs... Moins de piétons qu'a Hamra ou Gemmayzé, ce qui rend le quartier moins vivant, ou la vie est moins accessible je ne sais pas trop...
Et puis on se rapproche de l'ancienne ligne de front, au loin j'ai appercu des immeubles vraiment ravagés, ou la façade entière n'est plus qu'une multitude d'impact de balles... Pour la première fois de ma vie je n'ai pas réussi a prendre de photo, bloqué, l'appareil dans la main mais incapable de réagir ni même de m'approcher... Je suppose que c'est normal, que ca viendra avec le temps quand j'aurais vraiment pris la mesure de cette ville...
Sinon ben je suis en recherche active d'appart, c'est pas évident, peu d'offres sur le net et Beyrouth est une ville chère, mais bon je commence vraiment qu'aujourd'hui donc j'ai encore la foi... Je vais faire la tournée des épiceries cet aprem, demander si les gens connaissent des apparts à louer, sachant que je préférerais une colloc à un truc tout seul.
J'ai cru comprendre que le temps à Toulouse était plutôt froid donc histoire de vous dégouter je dois dire qu'ici il fait 30°, grand ciel bleu tous les jours et que j'ai pas encore eu l'occasion de mettre un sweat depuis mon arrivée. Je commence à bronzer, c'est que du bonheur.

Ps: Visiblement Le Mirail était bloqué, lachez pas l'affaire.

samedi 16 octobre 2010

Beirut, in the end.

Enfin, j'y suis, Beyrouth premier jour. Après la nuit dans un hôtel assez pourri je suis attablé dans un café, quartier Hamra, celui des commerces, des bars et de l'université américaine dont je devine les bâtiments au loin. Le ciel est bleu et la chaleur agréable, je repense a la grisaille parisienne d'hier matin, je suis pas mécontent d'être ici.
Pour faire vite le voyage s'est bien passé, assis a coté d'un prof d'économie londonien qui partait quelques jours au soleil a Chypre, il enquillait les bloody mary et j'ai siroté un bière chypriote dégueulasse. Rebelote avec le repas et un vin rouge servi glacé. J'ai souri en pensant à la tête qu'aurait fait Paulo devant une bouteille de rouge glacé. Si vous voulez mon avis Chypre devrait arrêter de produire de l'alcool parce que à ce que j'ai vu c'est pas vraiment une réussite.
Rencontré un libanais dans l'avion, Georges. Il m'a donné son numéro et fait promettre de l'appeler dès qu'il serait de retour a Beyrouth (là il passe quelques jours a Chypre) Je ne sait pas trop qui c'est mais il a l'air d'être quelqu'un d'important ici, ou du moins de riche parce qu'il à une villa a son nom près du Palais présidentiel et une voiture avec chauffeur qu'il ma proposé de contacter pour me conduire de l'aéroport à l'hôtel, j'ai refusé, envie de me frotter d'entrée aux chauffeurs de taxi, histoire de savoir a peu près comment ca se passe ( pas de compteur, on négocie les prix, on pousse pour faire démarrer la bagnole au départ...).
Après tout ce temps à en parler l'arrivé a été un soulagement, enfin le Liban, enfin la fin des préparatifs et le début du voyage, grosse envie d'embrasser le douanier qui m'a tendu mon passeport en souriant: «  Bienvenue au Liban ». Dutty free, bagages et enfin premiers pas hors de l'aéroport. Chaleur violente et pollution qui prend à la gorge a peine franchie la porte, je suppose de dans quelques jours je n'y ferais plus gaffe. Savouré ma première cigarette avant de me lancer dans la négociation avec le chauffeur de taxi, on m'avait dit de pas payer plus de 25$, c'est le tarif que j'ai eu, je suppose que j'aurais pu avoir moins mais bon c'est pas mal pour un début. Après avoir poussé la voiture on se lance enfin sur l'autoroute (quand je dis autoroute ca n'a que peu de rapport avec une autoroute française) qui conduit au centre ville, le chauffeur appelle des potes a lui, me les passe pour que je leur donne le nom de l'hôtel qu'il puissent lui expliquer ou il est. Assez drôle au final. Au bord de la route des drapeaux iranienset des grands portraits de Mahmoud Amadinedjab (oublié l'orthographe...) qui vient de finir une visite officielle. On m'avait prévenu que le code la route était particulier et c'est le cas, pas de priorités, des feux rouges qui fonctionnent plus ou moins et le klaxon omniprésent. Beyrouth by night, les éclairages sont faibles et les voitures roulent a toute allure, scooters sur autoroute, vieilles mercedes déglinguées a coté de 4x4 flambants neufs. En se rapprochant du centre on commence a croiser des piétons, de sortie en ce vendredi soir. Beaucoup de jeunes, super sapés, élégants et joyeux...
Arrivé dans ma chambre d'hôtel, la chasse d'eau marche pas et il y'a une douche de vestiaire, c'est a dire sans bac et l'eau s'écoule direct sur le sol de la salle de bain ce qui peut être assez sympa pour peu que le sol soit en pente vers l'évacuation d'eau... Salle de bain inondée et fou rire nerveux. J'aurais aimé sortir faire un tour mais honnêtement après la douche je m'écroule sur le lit et m'endors lumière allumée.
J'ai quitté l'hôtel ce matin je vais essayer les auberges de jeunesse que j'ai repéré dans mon guide en espérant qu'il y ait de la place. Mon sac est lourd et encombrant donc j'aimerais bien pouvoir le laisser quelque part. J'ai eu Gilbert au téléphone, je dois le rappeler un peu plus tard, j'aimerais bien le voir aujourd'hui vu que c'est mon seul contact, il à l'air vraiment cool, ma expliqué deux trois trucs sur le quartier ou je me trouve et a l'air super motivé pour me balader dans la nuit libanaise. On est samedi et il est pas sur d'être à Beyrouth ce soir, mais si c'est le cas je pense que je vais pas me coucher tôt. Voilà, c'est a peu près tout ce que je peux vous raconter pour l'instant, je vais me balader un peu cet aprem et essayer de découvrir la ville, en attendant je finis mon café glacé à la terrasse du café Costa. La journée est belle, j'espère qu'elle va le rester.