jeudi 14 avril 2011

The end



« Petit pays, je t'aime beaucoup... »

Voilà, je cloture ici. Retour au pays. Un peu tôt pour faire le bilan puis de toute façon il sera plutot perso je pense...
Une dernière note pour remercier tout le monde. Je voudrais dédier ce blog à Gilbert, Firas, Fayez, Lara et l'équipe du Kamelot, Sylvain, Alex, Adeline, Mathilde, Victor, Romy, Pierre, Salah, Martin, Audrey le piège a goupil, Sun et l'équipe d'offre joie, Justine, Milan, Margaux, Hélène, Anais pour une inoubliable soirée slam Kyen pour les meilleures soirées de Beyrouth, Camille la chartreuse, Lilly le petit bijoux romantique, Roxane la maman de l'immeuble, et bien sur Nama qui a elle toute seule à placé l'Afghanistan au 3eme rang des pays qui consultaient ce blog... Puissent ils avoir retrouvé ici un peu du Liban qu'ils aiment.
Merci à tous ceux qui ont pris un peu de temps pour suivre mes aventures, on se voit bientôt pour prendre une bière au Communard.
J'ai pas envie de partir, et ma valise n'est pas finie, mais il paraît que le retour fait partie du voyage.
Vivement que je revienne au Liban.

Ma3 Salam todos!

samedi 2 avril 2011

Un peu de sport...


Profiter du soleil, c'était le but premier. On part donc à la plage, une des rares publiques de Beyrouth. La plage des pauvres, près de l'aéroport. Contrairement à ce qu'on nous avait dit elle n'est pas si crade. Pas vraiment propre mais pas non plus scandaleuse. Les souvenirs que j'ai de la plage de Barcelone n'ont pas beaucoup plus flatteurs.
Deux terrains de foot, un de volley et des gens, un peu plus jeunes que nous qui se divisent en deux équipes. On suppose qu'ils vont jouer au foot, mais ils sortent un ballon de rugby. Stupeur. Les yeux de Sylvain s'allument. On va les voir, envie de jouer. Discussion, il me faut quelques minutes et que le mec me mime le « tenu » pour que je comprenne que « rugby league » désigne le XIII, je tente d'éxpliquer à Sylvain les différences avec le XV mais mes connaissances du jeu sont quand même super limitées. De toute façon il est tellement suréxité à l'idée de jouer qu'il m'écoute à peine.
On se met en place, c'est le moment ou jamais de representer la France et Toulouse. Montrer qu'on est un pays référence au rugby (bon moins depuis cet hiver, merci Liévremont!). J'invoque les grands anciens pour qu'ils me viennent en aide: Rives, N'tamack, Herrero aidez moi!
Sans bien comprendre comment je me retrouve au centre, ce qui au vu de mon gabarit m'inquiète un peu. Le jeu commence; On va pas se leurrer c'est assez primaire. Très peu de passes et beaucoup de percussions (oui je sais c'est du XIII, mais quand même). Ils ont quand même du mal avec le concept de passe. Et sur mon premier ballon je me rend compte qu'ils ont aussi du mal avec le concept de « plaquage haut », je me fait déglinguer les cervicales et bouffe un bon demi kilo de sable. Je me relève péniblement, j'ai quand même bien mal. Mais bon on va essayer de continuer. Je place une belle passe vissée a plat pour mon ailier. Ca sera ma seule belle action. Je vais mettre la tête dans l'eau froide et prend mon appareil photo. Pas envie de me faire vraiment mal.
En prenant des photos je me rends compte qu'un des joueurs est au dessus du lot, élégant avec le ballon, belles attitudes, on sent qu'il a du rugby. Je me concentre sur lui et fait quelques belles photos. En discutant avec un jouer sorti comme moi sur blessure j'apprend qu'ils sont Palestiniens, et que le joueur que je trouve bon joue dans l'équipe nationale. Après vérification il s'agit des moins de 16 ans. Il nous invite à venir le voir jouer à l'AUB le jeudi suivant contre l'Arabie Saoudite.
On se pointe donc à la fac américaine jeudi aprem avec Audrey et un sac blindé de manouchés. Le temps d'être blasés par le campus (genre ultra classe) et les installations sportives (piscine, gymnase de fou...) et le match commence. Mais assez vite on s'appercoit que les saoudiens jouent pas vraiment le jeu: en fait d'équipe nationale il présente une sélection des lycées du pays. Ce qui leur permet d'aligner une bonne moitiés d'anglais ou assimilés, probablement fils d'expats et habitués à jouer au rugby depuis leur plus tendre enfance. Evidement nos pauvres Palestinies prennent une sévère branlée par la bande de rouquins d'en face. On s'empifre pendant que j'essaye d'expliquer le jeu à Audrey, le jeu qui n'est d'ailleurs pas dégueu faut bien le reconnaitre. Puis, sur la fin, tout le monde regrade comme un pestiféré parce que j'ai allumé une clope, ce qui s'avère etre interdit. Sont cons ces américains...

mardi 29 mars 2011

Tyr


Le beau temps est revenu sur le Liban, un printemps chaud qui donne envie de passer le plus de temps possible dehors. Motivation des deux gros pour descendre a Tyr, la grande ville du sud Liban, siège de la Finul, ancien port phénicien puis romain. On embarque avec nous des potes d'Alex, arrivées au Liban pour le 2nd semestre de l'USJ.
Bus jusqu'à Saïda le long de la mer et changement pour descendre jusqu'à Tyr. Je bouquine pendant que Sylvain ré-explique les bases de la grammaire arabe au filles. Champs d'oliviers et de bananiers le long de la route et premier barrage des Nations Unies. A Beyrouth on croise de temps en temps un 4x4 blanc siglé UN. Ici il y'en a partout. On sent la proximité d'Israël, les traces de 2006, des casques bleus se baladent dans la ville...
On commence par les ruines de la nécropole, une grande allée pavée avec deux arc de triomphe qui passe au milieux de tombeaux. Le soleil tape super fort. Je galère à faire des photos, mal aux yeux dès que j'enlève mes lunettes de soleil mais impossible de shooter avec. Ca fait une occasion de me plaindre un peu.
Je regrette d'avoir séché autant de cours d'histoire antique, ca m'intéressait pas vraiment mais ca aurait put servir dans un cas comme celui là.
Arrivée sur l'hippodrome, de loin la plus grande étendue d'herbe que j'ai vue depuis mon arrivée au Liban, le calme fait du bien. On se pose sur une des portions de tribunes encore debout. En bas de jeunes libanaises dansent le dabké au son d'une darbouka. On est au milieux de antiques et on fait face à un ensemble d'immeubles neufs. La ville s'est construite autour des sites antiques. Sylvain s'endort et on part faire le tour complet de l'hippodrome. Discussion avec Hélène, une qui arrive et moi qui repart... Cycle des expats au Liban, d'autres viendront après elle, habiterons surement à Furn el Shebbak et feront pour beaucoup les même visites que nous, conseillées dans le petit futé...
Marche jusqu'au port, les autres veulent profiter d'être là pour manger du poisson pas cher. Passage devant les entrées des camps palestiniens, qui ici sont gardées par l'armée. Portrait de Yasser, drapeaux... Je me rend compte que je n'ai rien écrit encore sur les palestiniens du Liban, promis je vais me pencher sur ça avant de repartir...
Longue corniche et mer magnifique, on marche jusqu'au port de pêche pour trouver un resto pas trop cher. Poisson grillés, hummos et frites en terrasse donnant sur le port. Je suis pas un grand fan de poisson, j'en mange deux et laisse Alex s'en envoyer 4 ou 5. Ca à l'air de lui faire plaisir mais ça m'empêche pas de penser que ca vaut pas un bon steak.
Ballade dans les petites ruelles du quartier chrétien jusqu'au bord de la mer. Je regrette de pas avoir pris mon maillot, elle est fraiche mais donne carrément envie de se baigner. L'après midi touche à sa fin, il se fait temps de rentrer à Beyrouth. Mini bus direct jusqu'à Cola, coucher de soleil magnifique qui découpe l'ombre des palmiers du bord de mer. Puis la nuit jusqu'à Beyrouth.
Le soir c'est fête de départ d'Audrey qui est bien blasée de rentrer en France. Je rencontre les nouveaux volontaires de son asso venus remplacer ceux qui partent. Je me fait voler mon cuir au B018, j'ai beau me dire que c'est qu'une veste ca me fout quand même bien la mort, je l'avais depuis 5 ans maintenant, je l'aimais bien ce cuir... J'irais faire un tour chez les tailleurss de Bourj Hammoud, avec un peu de bol j'en trouverais un autre pas trop cher...

dimanche 20 mars 2011

Palmyre


Retour à Damas, pour la dernière fois surement. Rencontre avec Milan dans le bus. Lyonnais évacué du Caire, joueur de Oud qui étudie la musique à Beyrouth. On fait le trajet ensemble et partageons la même chambre en arrivant à l'auberge.
On sort manger dans le quartier chrétien du vieux Damas pour pouvoir boire une petite bière avec un française de l'auberge et une turque complétement folle qui braille les insultes française qu'elle connait dans le resto (précisons que quand même pas mal de syriens ont des notions de français).
Milan et moi décidons de partir a Palmyre le lendemain. Une oasis au milieu du désert classée au patrimoine mondial de l'unesco. On finit le repas tranquillement pendant que je jette un oeil distrait à Munich-Inter sur les écrans géants...
3h longues heures de bus avec un film syrien en fond sonore. La route n'est qu'un long ruban de bitume au milieu du désert. Ligne droite paumée au milieu de nulle part. Je bloque un peu sur paysage mais le désert ca finit par être monotone. Les panneaux indiquent Irak-Bagdad, c'est un peu chelou quand même, Bagdad, c'est pas si loin...
Et tout d'un coup Palmyre, perdue là une petite ville bordée par des champs tout verts au milieu du désert. On se tape un petit thé avant de visiter le musée. Beaucoup de statues, pas grand intérêt à vrai dire. On enchaine sur le site principal. La lumière est magnifique, je me gave sur les photos, des colonnes, beaucoup de colonnes, un théâtre super bien conservé et le temple de Bal... Un peu trop de touriste, en particulier un groupe de vieux français super cons... C'est très beau mais le fait que le site soit super grand ne donne pas l'impression monumentale de Baalbeck...
On monte ensuite vers la forteresse arabe qui domine la ville, et comme on est des vrais on y va a pied, bonne suée quand même, gros dénivelé... La vue est folle, on se pose pour fumer une clope, c'est complétement grandiose. Je mitraille comme un fou, je dois faire une centaine de photos en un quart d'heure au point que Milan me demande si j'ai des origines japonaises... Je souris mais n'aime pas trop qu'on me vanne la dessus, mon appareil me suit partout depuis que je suis là, où que j'aille il est là, fidèle comme une arme de service...
On redescend en stop avec deux retraités français qui visite la Syrie et la Jordanie dans leur fourgon aménagé puis retour à Damas dans la nuit.
On regarde Real-Lyon en terrasse avec un thé et un narghileh, je suis évidement le seul français et le seul supporter de Lyon (Milan s'en fout...) je me fais grave chambrer mais bon faut bien assumer...
Retour à l'auberge toute proche, Lyon à pris une branlée mais ca n'est pas bien grave, calage sur la terrasse à fumer des clopes jusque tard dans la nuit. Un peu d'appréhension en lisant les news du Japon...
Dernière ballade dans le vieille ville le lendemain matin, quelques courses pour les cadeaux, le retour approche à grand pas... On mange en terrasse avec Nadia, la française de l'auberge. Discussions sur nos voyages, lesquels seront les prochains? Pour ma part c'est la Turquie et l'Iran qui m'attirent le plus pour l'instant. Puis c'est le départ vers Beyrouth, Milan qui reste s'installer ici promet de passer me voir lors de ses passage à Beyrouth pour aller en cours, on a vraiment bien accroché...
Pour la première fois je dois payer mon visa d'entrée à la frontière libanaise, comme j'ai déjà profité deux fois du visa touristique gratuit je peux pas vraiment me plaindre, c'est de bonne guerre... Un pur repas m'attend, Alex a invité des potes a lui et les deux gros se sont défoncé sur le menu, salade au saumon en entrée, gratin dauphinois et entrecôte sauce au vin, puis une mousse au chocolat maison, c'est trop bon. On finit sur le toit avec un bon narghileh dans la nuit beyrouthine qui se réchauffe de plus en plus...

mercredi 9 mars 2011

Leïla Khaled


J'ai vu l'affiche par hasard « Semaine contre l'apartheid israélien ». Une série de conférences et un concert samedi soir. J'étais pressé, j'ai noté l'adresse du site et suis rentré chez moi, un coiffeur venait de me tondre comme un para, j'étais passablement énervé.
J'ai consulté le site en arrivant pendant que Sylvain se foutait de ma coupe de cheveux. Hurlement de joie. Ce soir Leïla Khaled donne une conférence à l'AUB. Sylvain approuve et Alex nous suit. J'ai du mal à réprimer mon exitation. Je vérifie trois fois les piles de mon appareil et en route vers Hamra.
Ses yeux noirs sont désormais derrière des lunettes, mais le regard reste le même que sur cette photo que j'ai souvent si souvent eu en fond d'écran. La veste de tailleur a remplacé l'uniforme et c'est maintenant un micro devant elle et non plus une kalashnikov. Mais c'est elle, je l'ai reconnue dès mon entrée dans l'amphi. Leila Khaled est maintenant une dame de 67 ans a la voix tranquille qui s'exprime en arabe littéraire. Si elle savait ce que j'ai put être amoureux de sa photo, ce qu'elle représente pour nous. Femme palestinienne, combattante d'un FPLP aujourd'hui exsangue mais qui portait les revendications de la gauche palestinienne... J'entend parler d'elle depuis tellement longtemps et voilà que je la vois, en vrai, tranquillement installée à un bureau d'amphi.
« Je voudrais dédier cette conférence aux jeunesses tunisiennes, égyptiennes et libyennes mènent des révolutions dans leur pays ainsi qu'à toutes les femmes résistantes emprisonnées dans les prisons sionistes et américaines. »
Elle parle du rôle des femmes dans la résistance, des espoirs nés des révolutions actuelles, de la stratégie Palestinienne, de l'erreur confessionnelle . La traduction n'est pas terrible, un irakien avec un accent chelou. Je dois me concentrer pour suivre, c'est assez confus. Je m'accroche et mitraille autant que je peux, y'a pas beaucoup de lumière et je suis loin, mais je fais assez de photos (130) pour en avoir des correctes.
La parole passe à une militante irakienne. Citation de Rosa Luxembourg et discours super structuré sur l'occupation. On sent une solide formation marxiste. Elle parle d'une occupation qui sous couvert de libération à surtout libéré le marché, d'une politique visant à assainir l'Irak pour de potentiels investisseurs. Ca fait du bien d'entendre ca, mine de rien le militantisme me manque. Malgré les problèmes de traduction la conférence est intéressante, mais va savoir pourquoi aucun des français si prompt à t'expliquer le Proche-Orient n'est là...
A la fin on descend pour la saluer. Sylvain se concentre pour lui traduire dans son meilleur arabe ce que je veux lui dire. Que nous sommes français, que nous connaissons son histoire et son combat, qu'elle est pour nous un symbole de la résistance et de la liberté. Je sais c'est cliché mais que dire d'autre quand on a deux minutes et dans une langue étrangère? Elle sourit. Je tremble un peu, j'ai le coeur qui accélère. Elle répond qu'elle ne peut plus retourner dans son pays pour participer à une résistance divisée et moribonde, que tout ce qu'elle peut faire c'est venir en parler à l'étranger. C'est super émouvant. Mon chapeau dans ma main se met a trembler. Elle nous salue, nous serre la main.
J'ai rencontré Leïla Khaled. Surement la seule personne de mes références politiques que je croiserais jamais vu qu'a part Angela Davis il en reste pas beaucoup encore en vie. Ca peut faire groupie mais tant pis, je suis super heureux d'avoir réussi à lui témoigner mon admiration et mon respect. Rien que pour ca ca valait le coup de venir au Liban.

dimanche 6 mars 2011

Nouvelles du front


Je sais, j'écris pas trop. Mais figurez vous que j'ai pas que ca a foutre! Qui c'est qui commande ici bordel! En plus, l'accé a ce blog étant gratuit je vois pas quoi vous vous plaignez. Y'a toujours le blog de Pierre Menez sur Yahoo! Si vous êtes pas contents.
Mais bon, en ce moment il se passe plein de trucs de fou à Furn el Shebak et comme je suis un garçon sympathique je vous les racontes.
Déja y'a un clébard enfermé sur le toit de l'immeuble. Comme il a pas de nom on a décidé de l'appeller « Khallas! », ca veut dire « Assez » et ici ca s'emploie beaucoup. On peut comme le Basta espagnol. Khallas est con comme la tourbe. Mais a se décharge passer sa vie enfermé sur un toit a prendre des branlées ca aide pas à l'emmencipation intellectuelle. (Oui je sais c'est scandaleux mais je suis pas Brigitte Bardot). Donc maintenant c'est moins agréable de se caller sur le toit vu que y'a des merdes de chien partout. Et c'est relou parce qu'avec Sylvain on aimait bien se caler sur le toit. En plus ce connard à destroyé tous les calencons de Sylvain qui séchaient et en règle générale étendre son linge avec un chien qui saute partout et essaye de se barrer dès que t'ouvre la porte c'est pénible. Bref on en est a envisager sérieusement d'en faire des chawarmas...
Mon enculé de disque dur est mort. Ou du moins dans le coma. Donc il marche plus et ca fait chier parce que non seulement j'avais choppé plein de films cools mais en plus y'a 4000 photos dessus auquelles je peux plus accéder. Donc si vous voulez voir mes photos quand je rentre vous pouvez commencer a prier.
En parlant de rentrer j'ai acheté mon billet de retour. Je serais à Blagnac le 15 avril à 9h30. La compagnie est l'ancien employeur d'Aubry (QUIZZ! Si tu trouves je te ramène un super porte clé Hassan Nasrallah.) Je suis pas super en joie a l'idée de rentrer. C'est bizarre comme sensation car beaucoup de gens commencent a me manquer mais en même temps j'ai aucune envie de quitter le Liban. Bon le point positif c'est que de Blagnac on est pas loin de du marché Victor Hugo, et je sais que vous avez deviné ce que ca signifie: CHAAAAAAARCUTERIE!!!!!! FROOOOOOMAGE!!!!
Tout le monde m'avait dit que j'allais grossir au Liban. Je m'incris en faux, c'est en renrant que je vais grossir.
Enfin, hier soir malgré l'anniversaire de la mort de Staline qui gonflait nos coeurs de larmes ben on a passé une chouette soirée dans un appart pas loin. J'ai travaillé ma valse avec sylvain, héroiquement refusé qu'on peigne un pochoir sur mon corps sculptural et trouvé plein de Johnny Walker que personne aimait sauf moi... Par contre il est de mon devoir de dénoncer d'affreuses pratiques qui ont cours à Furn el Shebak Beyrouth Est: Y'a des gens qui REFUSENT LE BOUCHON L'AMITIE! Non mais vous vous rendez compte? Je me traine une sale gueule de bois et j'ai oublié mon keffieh mais on a rien sans rien en ce bas monde.

samedi 26 février 2011

Un peu fièvre.


C'est ma semaine, après en avoir terminé avec les visites quotidiennes à l'hosto je peux enfin me dire que la session galère est terminée. Mais faut croire que c'était pas assez.
Audrey s'emmerde un peu seule a Kfifan, on part donc passer la nuit la bas. Le projet étant de buller sur la plage le lendemain. Trajet en bus vers le nord. La fenêtre à coté de moi ferme mal. Je suis dans le courant d'air. Concentration sur mon bouquin en attendant d'arriver.
La montagne libanaise. Dormir au calme. Au frais pour une fois. On bouffe tranquillement dans la gigantesque cantine du centre ou travaille Audrey (pour ceux qui aurait pas suivi c'est une pote rencontrée au réveillon). Je me réveille dans la nuit, sentant que je suis pas bien. Sylvain était malade cette semaine, je sais trop bien ce que ca veut dire.
Le lendemain, bonne petite crève sympa. J'ai mal partout, je me sent fiévreux et m'arrache la gorge en toussant. Départ pour la plage de Batroun. Pris en stop par un énorme 4x4. Entre le siège conducteur et l'accoudoir il y'a un flingue dans son étui. J'ai beau savoir que c'est courant ici j'avoue que j'ai quand même du mal à m'y faire. On s'étale enfin sur les galets. Je suis toujours pas en grande forme mais ca fait du bien de prendre le soleil. Je met les pieds dans la flotte mais elle est vraiment trop froide pour envisager de me nager.
Sylvain s'endort et Audrey attaque de se faire les ongles. L'odeur du dissolvent me file la gerbe. Lecture de XXI, un article sur un jeune phalangiste de 16 ans exécuté sur l'Ebre par des rouges de son village après son refus de se rallier à la colonne Durruti. Simone Weil explique qu'elle reste hantée par cet épisode et la mort du « petit héros ». Je sais pas trop quoi en penser. Du mal a réfléchir. Quelques photos et retour à Beyrouth.
Les journalistes sont parties. Deux meufs que Sylvain avait rencontré a l'auberge en octobre et qui revenaient faire un reportage sur les scouts au Liban, en particulier ceux du Hezb. On les a hébergé une semaine. C'était pas mal d'avoir une présence féminine dans notre appart de mec. En plus Juliette partageait mon goût pour la chanson française douteuse. Enfin quelqu'un avec qui brailler « Elle préfère l'amour en mer » et « Le coup de soleil ». On a passé une semaine à bien rigoler conclue par une soirée magique dans une ancienne usine. Arrivée en monte charge à l'étage de la soirée, open bar, son plutôt cool et Sylvain qui pour coller au thème (Porno-Chic) s'était maquillé se fait draguer par tout ce que Beyrouth compte d'homos. On me fait des compliments sur mon style, noeud pap' ouvert sur chemise blanche (pas réussi a le nouer de toute façon, puis ca fait décontract'). Je commence lentement à saisir les codes de l'élégance beyrouthine. Finalement Juliette choppe une flamande, ce qui ne manque pas de nous faire ricaner parce quand même une nuit d'amour en flamand ca doit être culte.
En partant elle nous offrent des tasses du meilleur goût: Y'a un drapeau du Liban d'un coté et quand tu met de l'eau chaude y'a le visage de Nasralah qui apparaît. Moment d'euphorie dans l'appartement.
Aujourd'hui ca va mieux, je renifle encore pas mal mais cette légère fièvre a disparu. Ca tombe bien parce que mater South Park toute la journée d'hier enfoncé dans mon duvet c'était vraiment funky.
On se prépare pour le « crunch » avec inquiétude. Mais le XV de France m'a appris qu'ils sont capable de tout, même gagner à Twickenam avec une défense en carton. On verra bien. La semaine prochaine je vais essayer de passer deux jour à Tyr, et peut être dans le Chouf druze ou paraît-il il reste des cèdres en nombre plus conséquent qu'a Bécharré.