(Lire en premier l'article de dessous, Noël en syrie)
Après deux bonnes heures de bus en plein cagnard au milieu du désert on arrive à Damas. Accompagnés par le frère de Rafat, qui va nous loger. Quartier populaire loin du centre ville, voisin du dernier quartier Palestinien de la ville. On part visiter la ville. Mini bus pourris jusqu'au centre. Arrivée dans les souks, contrefaçons de maillots de tous les clubs européens, mais malgré mes demandes impossible de trouver un maillot syrien. Boutiques de bijoux, de narghileh ou l'on peu composer le sien comme on veut. Choix du réservoir, du tuyaux, de l'embout. J'hésite un peu mais avec mon petit sac je vais galérer.
Arrivée dans le passage qui mène à la grande mosquée, souk couvert par un toit noir, énormément de boutiques de souvenirs et beaucoup de touristes. Vingt cinq sortes de keffieh différents. J'en achète deux, un classique, palestinien, rouge. J'ai appris y'a pas longtemps que chaque couleur correspondait au départ à un parti, le noir pour le Fatah, rouge FPLP et le vert pour le Hamas, même si je n'en avais jamais vu avant Damas. Et un autre syrien, rouge aussi mais très différent de l'autre.
La mosquée Omeyade, enfin, depuis le temps que j'en entends parler. Je me rappelle de ce dossier rendu en L3. La deuxième plus ancienne mosquée de l'Islam après celle du rocher à Jérusalem. Finie en 715, moins de 100 ans après l'égire. Elle a servi de modèle pour énormément de mosquées dans le monde.
On entre dans la grande cour. Magnifique. Trois minarets, et trois coupoles. On bloque 5 minutes, ca fait bizarre d'être là. Balade sur le carrelage brillant qui recouvre tout le sol. Puis la grande salle de prière, la tombe du prophète Yahya (je sais pas qui c'est pour le moment), et une gigantesque coupole de plus de 45 mètres de haut. Beaucoup de fidèles en prières et beaucoup de touristes accrochés à leur Lonely Planet. Passage dans la salle Al-Hussein, notre guide nous attends dehors, il est sunnite et ne veut pas rentrer. Dans la salle se trouve la tête d'Hussein, fils d'Ali, martyr pour les chiites. Ils viennent du monde entier en pèlerinage pour voir le mausolée ou est placé sa tête. Groupe d'iraniennes toutes en noir qui pleurent comme si il était mort hier, puis se mettent à chanter en marquant le rythme. En m'approchant je m'appercois qu'elles ne frappent pas dans leurs mains mais sur elles, leurs têtes, leurs poitrines, toujours en pleurs. C'est leur manière de célébrer le martyr et c'est quand même super impressionnant. J'hésite mais prend quand même une vidéo rapide, je pense pas revoir ça souvent. On ressort de là un peu secoué.
Sortie de la mosquée, on se dirige vers la tombe de Saladin dont le mausolée se trouve à coté. C'est fermé, on ne verra que l'extérieur qui ne présente pas grand intérêt. Mais bon c'est quand même Saladin, l'homme qui à repris Jérusalem au chrétiens. De l'autre coté il y'a une statue équestre de lui. Elle est plutôt classe.
La nuit tombe, on monte sur la montagne qui surplombe la ville. Narghileh et bière syrienne (pas top d'ailleurs) devant Damas illuminée, traversée par une autoroute qui passe au milieu de la ville. C'est méchamment pollué ici, plus que Beyrouth, j'ai plus d'odorat depuis qu'on est arrivé. Quand tu commence à te moucher noir, vraiment noir je veux dire, tu te dis que passer une vie ici doit être quand même assez hard.
Le lendemain matin on se ballade dans la vieille ville puis pause dans un parc, c'est bon de se retrouver sur l'herbe, c'est ce qui manque à Beyrouth les espaces verts. Derrière nous un immense drapeau syrien en haut d'un mat de cinquante mètres. On le voit de super loin, ici ça rigole pas avec le nationalisme.
L'aprem c'est Hammam, dans la vieille ville. Que des syriens, on est plutôt contents d'avoir évité les trucs de touristes. Pour moins de 5 dollars se retrouve dans un hammam traditionnel, construit par les turcs seldjoukides. L'humidité fait du bien, on s'assoit sur les mosaïques en s'envoyant de pleines bassines d'eau brulantes sur la tronches. Plusieurs alcôves autour de la pièce principale. Certaines plus fraiches, d'autres intenables de chaleur et pleine de vapeur. On reste là une bonne heure, énormes savons à l'huile d'olive qui font la peau douce. En sortant on se retrouve emmitouflés sous plusieurs couches de tissus. J'ai l'air super con avec ma serviette rose sur la tête, mais on savoure un pur thé en séchant assis sur les canapés. C'était juste royal, il me tarde de retourner à Damas juste pour ca. La nuit est tombée quand je repars à Beyrouth, à 6 dans une énorme Chevrolet sortie des « Affranchis ». De retour chez moi fatigué mais heureux. C'était un noël original. Pour le nouvel an je sais pas encore, on verra bien.